La solitude des lesbiennes

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solitude des lesbiennes

Je ne sais comment sortir de ma solitude. Je me sens isolée et ne sait comment faire pour rencontrer des amies. J’aimerais tellement faire des rencontres… Merci de me conseiller si vous pouvez. Amicalement.

Et oui, on ne vit pas toutes comme dans la série L Word. L’image du groupe de copines inséparables même au lit prend un coup dans la nuque.
Certaines d’entre nous ne sont pas des oiseaux de nuit volant de bar en boîte, une meuf à chaque bras. Certaines d’entre nous sont seules, dans la détresse ou seulement sans autres lesbiennes dans leurs entourages. Certaines femmes (et là, éloignez les plus jeunes) habitent en zone rurale ou dans des petites communes sans milieu homo.
Vivre son homosexualité n’est pas chose aisée pour tout le monde. Sans rentrer dans les soucis propres au coming out, ayons une pensée pour celles de nos sœurs qui vivent sans gouines à portée de main ; la lesbienne de service, la pote du foot, la dame aux chats à défaut de chattes.

Avant de se la jouer dans les rues du Marais, d’avoir ses entrées dans la boite lesbienne de sa ville ou son crew de copines de fac, on a toutes été cette meuf là. On l’est encore parfois suivant les aléas de la vie comme une rupture, un deuil, une mutation.
Cet appel à l’aide ne laisse pas indifférente. Peu importe pourquoi cela arrive, la solitude ne prévient pas. Ce qui peine, c’est qu’être lesbienne est un « problème » de plus.

Les lieux qui nous sont réservés sont rares, comme les médias. Adieu Le Pulp, Les Scandaleuses, La Dixième Muse ou Têtue. Contrairement aux mecs, nous n’avons pas les honneurs des clubs, des bars « hype », des nombreux sites de rencards décomplexés. Nous n’avons même pas de boutiques de sapes particulières. Pour trouver son look, faut jongler entre Jules et Zara, entre trop grand et trop pouf. My god(e), la vie de lesbienne est une jungle… La nuit et sous la pluie en plus quand on est isolée.

Battons-nous pour exister plus fort grâce à We are les filles par exemple, ou le nouveau magazine lesbien Well well well, sans oublier les collectifs (l’historique Barbieturix, le politique Oui Oui Oui, le solidaire Le Refuge). Ces activistes ont toujours besoin de sang neuf. Ça peut être une bonne piste de rencontre, l’option bonne conscience en sus.

En fait, pour ne plus être seule, il n’y a pas 1000 solutions. Il faut se sortir et pas que les doigts. Se forcer à voir du monde, se confronter à d’autres.

Je sais que c’est pas le moment le plus folichon de sa life, surtout quand on ressemble pas à Shane. On se sent nue, fragile, comme une grosse cloche. L’idée de rentrer dans un bar et d’y boire seule nous fait convulser. La provinciale que j’étais s’en souvient très bien.

En petit scarabée prête à dégommer la solitude à coup de tatane, j’ai jeté mon dévolu sur une nana. La pauvre. Elle était seule comme moi sur les bancs de la fac. Prenant l’excuse d’un échange de cours, on a bu un café. À force de se côtoyer (coucou Caro tu te rappelles comme j’étais chelou ?), elle m’a invitée à une soirée. J’ai rencontré ses amis. Certains sont devenus les miens. Etc. Histoire banale.
Si c’est pas à l’école ou au taf, trouve un groupe, une association culturelle, un club sportif, LGBT ou non. On est partout 😉
Noue connaissance avec une femme (ou plusieurs… gourmande va !) qui partage une de tes passions, la chanson ou la collection de pot de yaourts. Sûr que ça existe.

Quand il n’y a rien du genre près de chez soi, vive Internet : les forums de discussion, les réseaux sociaux, les sites de rencontres (Meetic, Gayvox pour les plus connus). Tu trouveras des meufs de toute la France et même au-delà, pour un soir ou plus si affinités selon la formule. Happy technologie.

Après, pour être heureuse, on n’a pas besoin d’avoir des milliers de potes. Ce n’est pas une fin en soi. Ce qui l’est vraiment c’est d’aimer sa vie. Ça c’est important.
Et pour que les choses changent, le premier pas compte le plus. Alors fonce, les filles sympas existent. Pas vrai les meufs ?

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