Le mariage – Part 1 La génèse

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Ça y est c’est fait et c’était FABULEUX !
Ça fait combien de temps que vous étiez ensemble?, nous demandent-ils.
12 ans.
Ah oui quand même ! , nous répondent-ils.
Et oui, 12 ans, plus un enfant, il n’y a bien que les lesbiennes et les gays qui attendent aussi longtemps pour se passer la bague au doigt.

Bien entendu, nous étions PACSÉES, et nous avions fait une belle fête. Nous avions même eu droit à une célébration dans la salle des mariages de la mairie. Alors quand le mariage est devenu possible, devait-on recommencer ? Encore une fête, vraiment ? Est-ce que ça n’allait pas faire redite ?

Bien sûr que non. Bien entendu qu’il fallait recommencer, refaire une fête, et si ce n’était pas vraiment pour nous, ce serait pour le petit.
Pour qu’il puisse partager l’événement, comprendre que ce moment était important. Était-ce important ? Nous vivions déjà ensemble depuis longtemps, nous étions heureuses, nos familles respectives partageaient ce bonheur. Alors quoi de plus ? Quoi de plus vous diraient-ils ? La reconnaissance, être sans condition, sans se cacher. Porter une alliance et dire « ma femme ». Non plus ma partenaire, ou ma compagne, mais mon épouse. Se sentir légitime, être un couple au même titre que les autres.

Plus la date approchait, plus ce sentiment d’appartenir enfin à la société grandissait. Appartenir à la société, avoir envie d’y participer, de payer des impôts, d’entreprendre. Se sentir responsable. Vivre pleinement. Etre entière.
Plus la date approchait, plus le sentiment d’une renaissance grandissait. La société allait nous accueillir, allait nous protéger, au même titre que les autres. Nous allions quitter ce statut de non-être. « Tu es invité mais tu es prié de ne pas déranger et si tu pouvais parler plus doucement, ça nous arrangerait. Bon ta gueule. »
Aucun hétéro n’aura plus le droit de nous cracher dessus, sans cracher sur ce qu’il est aussi. Nous ne serons plus des sous-femmes, des non-femmes, nous serons juste des femmes. Autant respectée et respectable qu’une autre.

Bien, il fallait maintenant trouver quelque chose à se mettre. Ce mariage allait être parfait. Non seulement nous allions devenir un vrai couple dans notre propre pays, mais nous allions avoir le loisir de nous costumer comme nous le voulions. À bas la grande et bouffante robe blanche. Les princesses n’en portent plus. Alors princesses, à poil ou à plumes ?…

La suite Part 2 – A poil ou à plumes ?

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