Je suis sûre que ma fille a une relation amoureuse avec une fille. On n’en parle pas, elle a 16 ans, ce n’est pas toujours facile d’avoir une conversation avec des ados. Comment savoir, trouver les bons mots. J’avoue ne pas connaitre d’homos, je cherche quelques conseils pour aborder le sujet avec elle. Merci

L‘idée même d’évoquer le sujet de la sexualité avec ses parents à 16 ans, c’est aussi excitant qu’un RDV de gynéco. Et en tant que parent, penser son enfant passant à l’acte fait l’effet d’une épilation intégrale.
Pour être claire, en famille on ne peut pas imaginer que sa mère ou sa fille soit un corps, avec ses besoins ou ses envies. Nous sommes les uns pour les autres des purs esprits qui n’allons jamais aux toilettes, ou pire, au lit avec quelqu’un. Le bas du corps est un mythe, une légende urbaine. Il paraît que certains s’en servent, mais chut…
Autant parler de cul entre potes à 16 piges, c’est marrant, autant avec sa mère, on préférerait tremper son Tampax dans la vodka avant de se l’enfiler. Au moins on aurait aucun souvenir de la conversation. Quand en plus, la maman fait de son mieux en évoquant la possible homosexualité, on tombe dans le coma direct.

Je crois que le plus simple, c’est de ne pas axer la conversation sur l’homosexualité, parce que de front comme ça, on dirait que c’est un problème. Ce serait dommage que vous braquiez votre fille.
Dans sa tête, c’est déjà tendu de dire qu ‘elle fréquente quelqu’un, alors si son amour est pour une fille, totale angoisse. On a peur de décevoir sa famille en sortant du rang. On a peur que ses parents s’affolent à propos du regard des autres, des préjugés, des futurs petits-enfants, etc.
Évitez les phrases toutes faites, les fameuses « tu es sûre de toi ? », « c’est une phase » ou « restez discrètes ». Même si ça part d’un bon sentiment, ça fait mal que son amour ne soit pas pris au sérieux comme un amour lambda.

Ce qui compte c’est qu’elle soit heureuse, épanouie et en confiance auprès de vous.

Les peines de cœur ou les coups de foudre doivent se partager avec ses proches sans que l’homosexualité créée de différence de traitement.

Ce n’est pas de sexe ou d’homosexualité dont vous devez discuter avec votre enfant, c’est d’amour tout bêtement.
Bavarder tranquillement des papillons dans le ventre que la bonne rencontre procure. Racontez votre propre envie de voir l’être aimé tout le temps quand vous êtes vous aussi tombée amoureuse la première fois.
Vous dites que vous ne fréquentez pas d’homosexuels, mais vous fréquentez des couples et des amoureux. Alors vous savez les bons mots.

Encore une fois, que votre fille sorte avec une fille ne doit pas être un handicap, ce ne sont que des jeunes gens qui apprennent la vie et l’amour ensemble.
Et puis, vous pouvez vous réjouir : elle ne risque pas de tomber enceinte trop tôt ! Un problème de moins.
Oui, on peut se détendre avec ce sujet. C’est comme cela que ça deviendra naturel et facile pour les familles. Chassez les catho tradi et autres LMPT haineux de votre esprit, ce sont eux les légendes urbaines. Être lesbienne ou gay n’est rien d’autre qu’être capable d’aimé. L’inverse est plus grave vous en conviendrez.