Lesbians Who Tech summit 2015, nous y étions pour vous !

0
Le théâtre de Castro est plein. Un vrai show à l’américaine devant 1 200 lesbiennes et leurs alliés qui font la tech d’aujourd’hui.
Lesbians Who Tech summit 2015
Lesbians Who Tech summit 2015, Théâtre de Castro, San Francisco

Elles viennent de tous les états des Etats-Unis et parfois même de plus loin. J’ai fait la queue entre une fille du Missouri et une du New Jersey. Pris un café avec une fille du Colorado et le dessert avec celle du block d’à côté.
« Nous nous devons d’être visible ! » affirme Aliya Rahman, directrice de programme de Code For Progress.

 

« Il faut écrire notre histoire et si l’on veut que les bons mots soient écrit, il ne faut pas laisser les autres le faire à notre place. »

Et ce sera le Leitmotiv de ce sommet.

Dans un monde du travail, que l’on parle de tech ou pas, très majoritairement dominé par l’homme blanc, il faut jouer des coudes et se montrer. Etre une femme, de couleur et lesbienne par dessus le marché n’est pas le point de départ le plus facile. Tu dois te battre, sans te perdre, être authentique. Bien entendu, il ne faut pas faire n’importe quoi et faire attention à son image. Surtout à l’heure où chaque mot ou photo peut faire le tour de facebook ou de twitter dans la minute. Il faut donc être préparée rappelle Elissa Shevinsky, CEO de Glimpse. Préférer les interviews par email par exemple plutôt que par téléphone.

Ce sommet, ce sera une succession de prises de parole, de femmes qui ont fait leur chemin, se sont battues et ont réussi leur entreprise, plus ou moins grande.

Il y a Tina Lee, par exemple, qui milite pour les mères et leur apprend à coder avec Mother Coders.

“ 81 % des femmes deviennent des mères, ok. Qui est une mère ici ? Et qui veut le devenir ? Il y a même une grand-mère là. ” Chez Mother Coders, on s’occupe du babysitting pendant que Maman prend son cours de code.

« J’aide les mères, elles ont un impératif économique, elles élèvent des enfants. Lorsqu’une mère améliore son niveau de vie, elle améliore celui de ses enfants. C’est l’histoire des vases communiquants  »

– Tina Lee (Mother Coders)

Ce à quoi Danielle Moodie-Mills ajoute “Je travaillais pour une organisation dans laquelle lorsqu’un homme partait plus tôt pour aller chercher ses enfants on entendait :

Oh mon dieu, vous êtes un papa formidable. Vous allez babysitter vos enfants ! Ce qui est le truc le plus dingue que je n’ai jamais entendu.

Tu ne babysit pas tes propres enfants ! Non… Ce sont les tiens !

Par contre si c’était une femme, une mère qui quittait plus tôt le boulot, c’était plutôt : “hun hun…”

Christy Gaughan, director of Marketing Science (Genetech), chemise à carreaux rouge et cardigan, avoue porter ce style de tenue depuis son adolescence. Derrière elle, sur l’écran géant, la photo de sa femme lors d’un trek en haute montagne.

« Etre leader c’est grimper au sommet d’une très haute montagne ».

Elle était technicienne experte et rêvait de plus. Devenir leader était probablement la chose qui lui semblait être le plus difficile. Son mentor l’a encouragée à se lancer en lui disant que si c’était ça la chose la plus difficile à faire pour elle, c’était probablement ce qu’elle devait entreprendre.

Lynne d. Johnson qui a grandi dans le Bronx, raconte qu’elle a su tirer profit de l’homme blanc de 40 ans. Le Bronx n’était pas le point de départ le plus évident si ce n’est pour faire du Hip Hop. Et c’est finalement cette hip hop attitude qui l’a aidée à grimper les échelons et à se faire une place jusqu’à la scène du théâtre de Castro ce week-end. Il faut raconter son histoire, dire qui tu es et apprendre à le faire de façon intéressante. Avec une introduction, des événements, puis rajouter des détails et enfin la résolution.

« Racontez votre histoire. Faites leur savoir que nous sommes ici. Faites leur savoir que nous sommes QUEER ! »

Elles sont venues avec leurs femmes pour celles qui en ont une, les remercient d’être là, avec elles. Danielle Moodie-Mills lance au passage qu’elle parle en ce moment de procréation avec son épouse. Une autre annonce fièrement que ça fait 22 ans qu’elles sont ensemble et qu’elles font toujours l’amour !

Un sommet hors du commun dans une ambiance détendue même si les sujets abordés ici sont très sérieux.

En plus de la scène principale, les cafés des alentours ont joué le jeu et sont devenus l’espace d’un moment le QG de différents « lounges à thèmes ». Ainsi un lounge pour celles qui cherchent du travail et à se faire des connexions, ou des micros-conférences animées par des sociétés comme LinkedIn ou Indiegogo.

La diversité existe, elle est partout.

« Avoir 10 hommes blancs à la tête de ta société n’est pas un préjugé inconscient, c’est de la fainéantise et de la stupidité. »

Whaou quand est-ce que vous avez entendu des phrases telles que celle-ci ? J’étais entourée de centaines de lesbiennes, je n’étais ni dans un bar, ni dans une piscine (référence au Dinah Shore) et nous parlions de diversité comme étant une force positive. Le Lesbians Who Tech summit, un concept, définitivement à importer de notre côté de l’atlantique.

Nous sommes 66 millions de français, soit en gros 6 millions de LGBT (10% c’est ce qui se dit), disons environ 3 millions de lesbiennes, bies, trans, allez disons 2 millions. Ça ferait un beau rassemblement, non ? Ensuite on enchaîne sur la version Dinah Shore en Ardèche. L’idée est lancée, si des barges comme moi veulent attraper la corde, qu’elles ou qu’ils se fassent connaître…

LAISSER UN COMMENTAIRE