DANCE – nouvelle érotique

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Headphones-Girls-Kisses, nouvelles lesbiennes érotiques

La musique est assourdissante : je sens les vibrations des basses qui pulsent dans ma poitrine et qui font des remous dans mon verre. De toute façon je ne distingue que très peu ce que je suis en train de boire : les spots de couleurs balayent la piste de dance, et le bar où je me trouve est dans la pénombre.

Je suis sortie de chez moi sur un coup de tête, j’avais besoin de prendre l’air, de ne plus penser à mon travail ou à mes soucis personnels. J’ai mis des sous-vêtements sexy et j’ai enfilé le premier T-shirt moulant que j’ai trouvé et je suis partie comme ça. Il faisait froid dans les rues mais je ne pensais qu’à une chose : des corps de femmes dansant sous mes yeux, se trémoussant au rythme de la musique, me regardant avec une lueur mutine dans le regard. Et cette simple pensée m’a tenue à l’abri du froid pendant mon trajet. Ce soir l’une d’elle rentrera avec moi : je suis en chasse…

Je suis arrivée devant le club et mes yeux ont déjà pu se repaitre d’un succulent spectacle : de nombreuses jeunes femmes, conversant, cigarette à la main. Petite bouffée de chaleur à cette vue. Allons allons, ressaisis-toi ! Et je suis entrée. Je suis directement allée au bar commander mon cocktail préféré, puis je me suis assise, mon Gin Fizz devant moi. Cela fait maintenant une demi-heure que je suis là, et mon choix s’est arrêté sur une charmante jeune fille qui danse en bordure de piste. Je l’ai vu parler avec deux ou trois amies, mais aucune petite amie en vue. C’est déjà un bon point. J’irai lui parler une fois mon verre fini, en attendant je la regarde autant que je peux. Elle est grande, ces longs cheveux bruns dénoués lui tombent jusqu’au milieu du dos, elle a un tatouage sur le poignet gauche et un très joli sourire… C’est tout ce qu’il me faut. Je ne sais pas si j’aime vraiment faire ça : sortir, choisir une proie, faire ma parade nuptiale, la conduire jusque chez moi, puis l’éconduire le lendemain matin. Mais parfois j’en ressens un besoin tellement fort. J’ai besoin de savoir que je peux avoir qui je veux, quand je veux. Je ne l’explique pas, je ne peux pas m’en empêcher. Mes réflexions m’ont emmenée à boire la dernière goutte de mon verre. Je me lève donc et me dirige d’un pas sûr vers ma mystérieuse danseuse. Il faut y aller au culot, où je pourrais toujours rentrer seule ce soir ! Je me plante devant elle, lui compose un sourire timide mais charmeur et pose mon regard dans le sien.
– Tu veux danser ?
Elle a haussé imperceptiblement le sourcil, je l’ai surprise. Un signe de tête de sa part et un mouvement de son corps vers le mien me propulsent à la deuxième étape. Nos deux corps bougent à l’unisson en suivant le rythme de la musique. Ces mouvements sont fluides et gracieux, et je me rapproche un peu plus d’elle. Une femme nous frôle et j’en profite pour mettre la main sur la hanche de ma partenaire pour ne pas qu’elle soit bousculée. Son regard se vrille au mien. Je la vois amorcer un mouvement vers moi, sa bouche se rapproche, puis effleure délicatement ma joue et je sens son souffle chatouiller mon oreille.
– Merci…
Une sensation incroyable vient de me monter au ventre, et je sens une douce chaleur m’envahir. Ma bouche est sèche, je ferais mieux de nous commander à boire. Je l’informe de mon plan et pars vers le bar. Alors que je lui tourne le dos je sens une main se glisser dans la mienne : elle me suit au bar. Elle s’assoit sur un tabouret près de moi pendant que je commande deux Vodka citron vert. Je sens sa main parcourir ma cuisse du bout des doigts. Je m’assois enfin, et lui propose un toast. Elle me regarde avec malice.
– À cette soirée… qu’elle ne finisse jamais….
Je suis surprise mais j’espère ne rien avoir laissé paraître. Jeune fille, si tu connaissais mes projets, peut-être ne penserais-tu pas cela. Nous commençons à parler de tout et de rien. J’apprends qu’elle est étudiante en biologie, qu’elle aime passer ses vacances de Noël au ski et qu’elle a embrassé sa première fille à l’âge de 15 ans.

Nous en sommes à notre cinquième verre de vodka. Le monde ne tourne plus très rond, et la main de ma charmante compagne est posée sur mon genou depuis un temps que je ne saurais évaluer. Par moment ses doigts me caressent la cuisse en un geste sensuel, comme si c’était la chose la plus naturelle du monde. Tout en parlant, je laisse doucement glisser ma main sur ma jambe à la rencontre de ses doigts. D’abord timidement, puis plus franchement nos doigts se touchent, s’entremêlent, se caressent. Ses lèvres paraissent si douces, si engageantes et je n’aurais de cesse de les embrasser. Elle est toujours en train de parler, mais je n’en peux plus, je ne fais plus attention à ce qui m’entoure, je ne pense qu’à sa bouche. Ma tête se penche vers elle et je ne sens aucune résistance quand mes lèvres touchent les siennes. Tout cet alcool ingurgité à jeun me fait légèrement tourner la tête mais je sais très bien quoi faire à l’instant présent. Ma langue plonge dans sa bouche et elles se mélangent avec plaisir et frisson. La chaleur s’est propagée dans tout mon corps et je ne peux retenir ma main qui vient se placer sur le ventre de ma partenaire. Je détache ma bouche de la sienne et lui glisse à l’oreille :
– Je crois que j’ai très envie de toi… Viens chez moi !
Non ce n’est pas un choix. J’ai décidé ça depuis que je l’ai vu. Elle me plait, j’en ai besoin. Le corps de la jeune fille se redresse. Elle se pend à mon cou et m’embrasse de manière langoureuse.
– J’espère que tu n’habites pas trop loin. Je n’ai pas envie de marcher.
Si facilement ? Bon… Je l’embrasse une nouvelle fois tout en me levant de mon tabouret. Je profite de cette étreinte prolongée pour mettre mes mains sur les hanches, puis pour glisser subrepticement sur les fesses de mon inconnue. Parfaite… elle est parfaite…

Nous marchons dans la rue en titubant, nos doigts étroitement entrelacées. De temps en temps je la pousse contre un mur et l’embrasse avec passion… sur les lèvres, dans le cou, lui mordillant le lobe d’oreille. Elle m’agrippe le cou, me griffe les bras et gémit contre mon oreille. Je n’en peux plus, mon corps est en feu. Encore quelques rues et nous seront chez moi. Enfin la porte d’entrée libératrice. Je sors la clé de ma poche et l’introduit dans la serrure tandis que la jeune fille a collé son corps contre mon dos et passe ses mains sous mon T-shirt. J’aspire une grande goulée d’air et pousse la lourde porte de bois. Je prends sa main et fait courir l’étudiante à ma suite dans les escaliers. Elle rit aux éclats et je me plais un instant à penser que tout le monde nous entend et que tous mes voisins vont sortir pour me voir dans les bras de cette charmante créature.
La porte de mon appartement s’ouvre elle aussi. Ma proie jette son sac dans un coin et me pousse contre la porte qui se referme d’un coup sec. Ses mains sont fébriles comme elle essaie de retirer mon T-shirt, mais elle réussit enfin à faire passer le vêtement au dessus de ma tête. Avant qu’elle ait le temps de se jeter sur moi, je me dirige vers ma chambre. Arrivée devant mon lit je me retourne pour vérifier que la jeune personne me suit toujours. Mon cœur fait un bond dans ma poitrine : elle a profité du « trajet » pour enlever son chemisier ainsi que son soutien-gorge. Cette apparition me laisse complètement pantoise et j’ai à peine le temps de regarder son magnifique corps qu’elle se précipite à mon cou, me faisant vaciller. Je tombe lourdement sur le lit, elle me rejoint dans ma chute et continue à m’embrasser avec passion. Je ne peux m’empêcher de penser que j’aurai un pincement au cœur en la congédiant demain matin… Mais si je ne le faisais pas ? Elle me coupe dans mes réflexions en dégrafant mon soutien-gorge d’une seule main experte. Ses mains courent sur mon corps puis s’empressent de défaire les boutons de son pantalon. Tous ses vêtements sont maintenant à terre et je ne peux m’empêcher de contempler le corps nu de ma partenaire avec des yeux émerveillés. Je l’allonge à mes côtés et commence à couvrir son corps de baisers passionnés. Ses gémissements et halètements décuplent mon envie et je m’aperçois que ma langue joue très près de son bas ventre. D’un mouvement rapide j’enlève le reste de mes vêtements pour pouvoir me concentrer avec attention sur le corps tremblant de plaisir de ma compagne.

Toute la nuit, sans un mot ou presque, nos corps se sont mélangés avec délectation, se sont unis au son de nos deux respirations entrecoupées. Toute la nuit nos caresses nous ont tenues éveillées, dans un état second de plaisir pur. Toute la nuit nous nous sommes possédées avec force et passion.

Il est quatre heures du matin, je suis allongée près d’elle, heureuse, satisfaite. Je la prends dans mes bras pour dormir et avant de sombrer dans le sommeil je me dis que j’aimerais faire ce geste chaque nuit avant que nous nous endormions.

Je me réveille. Un mal de crâne me vrille le cerveau et une légère nausée me monte à la gorge. Oui j’ai pas mal bu hier soir. Et je ne suis pas rentrée seule si j’en crois ma tenue inexistante. Oui, c’est vrai… ma divine apparition… Où est-elle ? Aucun corps près de moi. Aucun bruit dans la salle de bain. Je me lève, nue, et me dirige d’un pas chancelant vers la cuisine et le salon. Personne. Son sac n’est plus dans l’entrée. Personne… Elle est partie sans un mot, sans une parole, sans me laisser un quelconque moyen de la recontacter.

Comme je me sens stupide… Moi, la chasseresse à qui personne ne résiste, la fille sûre d’elle, la dragueuse invétérée, la briseuse matinale de cœur… Je croyais tout savoir et tout maîtriser. Mais la proie… c’était moi…

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