Être homo justifie souvent pour les collègues ou connaissances un interrogatoire en règle de notre vie sexuelle, un cas d’espèce à dépecer en collectivité. Hyper intrusif, ce chapelet de préjugés s’enfile comme des boules de geisha, à ceci près qu’il n’apporte aucun plaisir. Frustration.
Ici on passe en mode actif en relevant quelques perlouses. Plaisir d’offrir, joie de recevoir !
Sujet préféré des hétéros analysant une lesbienne, le sexe :
Alors, qui fait l’homme ?
C’est celle qu’a les cheveux courts logiquement. Sinon, on suit le principe du stationnement alterné et on change de côté tous les 15 jours.
T’as déjà essayé avec un homme ? (Sous-entendu, plutôt que de jouer à touche-pipi avec ta meilleure copine ?)
Non bizarrement. Par contre, toi, t’as dû te faire un panda avant de confirmer que la zoophilie c’était pas ton truc ?
Vous devez vous ennuyer au lit ?
Au lit nous on dort. Surtout après ce qu’on vient de faire sur le tapis.
Dis moi tu dois connaître une bonne adresse pour acheter des sextoys ? Tu me conseilles quoi comme taille ? (C’est fou ce que le phallus guide les hétéro-centrés quand même !)
Je te conseille le rayon menuiserie de Casto et une taille de baobab pour que tu meurs. Bisous.
Et puis on a des questions genrées, puisque apparemment la connerie a un sexe.
– Exemple au rayon homme bière, foot et branlette :
Je peux vous regarder ? Un plan à trois ça vous tente ?
Traduction en langue lesbienne : Les trucs de pédés ça me dégoûte, mais deux meufs ensemble pourquoi pas si je peux tenir la chandelle.
– Rayon femme kikoo lol petit poney :
C’est moins compliqué la relation entre 2 femmes, non ?
Traduction : Non mais moi aussi j’vais devenir lesbienne. Entre meufs on se comprend… Pas de prises de tête Greys Anatomy vs PSG !! Puis on aurait des prix de gros pour nos tampons. (Suivi d’un rire de dinde en bougeant les cheveux.)
Des remarques existentielles ponctuent également la pause café pause tendresse au taf.
Mais t’es lesbienne depuis toujours ? T’as subi des attouchements quand tu étais jeune ?
Oui parce qu’on devient fatalement homos en réaction à des violences ou agressions. Du coup nos soirées mousse se déroulent au Stade de France, pas moins. Faut de la place pour accueillir les anciens scouts, les enfants de choeur, les mini miss et toutes les victimes de pervers.
Je comprends pas les lesbiennes, elles sortent avec des meufs déguisés en mec… Autant sortir avec un mec direct.
La féminité n’est pas affaire de talons de 12, de jupe au ras de la salle de jeu et de maquillage camouflage. Le problème ne réside pas dans notre look, mais dans les yeux de ceux qui regardent. La féminité sexe-prime toujours, sinon pourquoi tu voudrais mater ?
Tu portes pas de jupes parce que tu t’épiles pas les jambes ?
Ben voilà. Enfin quelqu’un qu’a pigé qu’on est pas lesbienne, mais juste des meufs au sens pratique aiguisé. D’ailleurs, j’opte pour le style jean/baskets pour fuir plus vite les nazes, cheveux et ongles courts pour faire moins prise au vent.
Et il y en a tellement d’autres des questions foireuses… Vous avez des exemples et des punchlines à partager ? Ambiancez-vous dans les commentaires !
