Marche des Fiertés 2015, Paris, Lyon, Lille, San Francisco

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Paris, le 28 Juin 2015
Cher Walf,
Je t’écris de la Marche des fiertés de Paris. Entourée d’amour et de personnages bariolés j’avance au son des beats qui se télescopent d’un char à l’autre. Parti des jardins du Luxembourg, le cortège s’étire doucement. Déjà au virage du boulevard Saint Germain les maquillages coulent, mais tous ces hommes et ces femmes libres sont magnifiques sous le soleil.

Beaucoup de fêtards font trembler les abris bus, beaucoup de jeunes sont venus plus pour danser que pour militer. Ce joyeux défilé ne passe pas inaperçu. Paris nous appartient pour quelques heures.

Tous les ans je me fais la réflexion sur ces gens qui nous regardent depuis le trottoir comme s’ils étaient au zoo. Quelques uns font même des photos à la volée des créatures de passage pas sages. Nous ne savons plus qui des marcheurs ou du public observent les autres. Ils sont souvent plus drôles que nous à leurs dépens, ces petits touristes au look Quechua et ces mamies outrées des beaux quartiers. Parmi ces gens, je croise tout de même beaucoup de sourires, l’ambiance est à la fête et à la fraternité. Ça fait du bien après les débats empoisonnés du Mariage pour tous.

Mais nous voici déjà au Pont de Sully. L’Ange de la Bastille est en vue. Le rythme des danseurs se calment un peu sous les coups de chaleur et d’alcool pour certains. Les cannettes s’amoncellent à nos pieds et la rue derrière nous ressemble à un champ de bataille. Les filles du calvaire sont ici, aux côtés des Sœurs de la Perpétuelle Indulgence. L’une d’elles me fait marrer en interpelant deux mecs en fauteuils roulants : « ça va tranquille la marche pour vous ! » Sur roues ou à pieds, hommes ou femmes, maquillés ou non, l’humour est bien le lien qui nous unit.

Entre Bastille et République, la dernière ligne droite n’appartient plus qu’aux guerriers de la danse et à ceux qui ont tenu le choc. Ça joue les gros bras mais ça traîne la patte. Je croise une Madonna qui fait bien son âge et des brésiliens (brésiliennes ?) qui sentent plus la sueur que la Pina Colada.
Soudain nous sommes entourées d’hommes tenus en laisse et d’autres moulés dans du latex. Je lève la tête et vois une banderole juste au dessus de mon crew. C’est la communauté SM qui nous accueille pour les derniers mètres. Ok pourquoi pas. Après tout, on est tous frères et sœurs aujourd’hui (mais reste à distance quand même hein, obéis à ta maîtresse !)

Et finalement, la place de la République s’ouvre à nous. Les chars s’éloignent et les marcheurs se posent ça et là. Le spectacle va commencer et la nuit tombera sur nous.

Édition 2015, je suis charpie, mais j’ai fini.
À l’année prochaine.

Cordialement, bisous

diXie

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Lyon, le 20 Juin 2015

La Marche des Fiertés de Lyon, c’était…

  • Un caprice comme une gamine de 6ans pour avoir un drapeau (ma douce et tendre épouse a fini par céder)
  • Une foule immense, bariolée, joyeuse, scandant le droit de s’unir, le droit à la GPA, les droits des prostituées, le droit d’aimer tout simplement
  • Des flyers distribués avec un grand sourire
  • La rencontre entre une fan hystérique (alias moi) et la grande Martini Cherry Furter
  • Des couleurs arc en ciel lancées des chars, maculant les visages et la route, façon Color Run
  • la super technique de drague très répandue : s’inscrire son numéro de tel sur le bras au marqueur, lol
  • Une danse rythmée, boite de nuit à ciel ouvert, jusqu’à faire trembler les ponts (et j’avoue, pendant une minute, j’ai calculé la distance entre nous et la berge au cas où tout s’effondrerait lol)
  • Une chaleur à crever et des coups de soleil façon brûlures au 17eme degré sur les 2 épaules
  • Des mecs sur des talons de 15 cm (respect…je ne peux même pas tenir debout là-dessus), des costumes égyptiens dorés sous le soleil, des chiens aux colliers rainbow, des costumes de la guerre des étoiles…
  • Une fin de soirée au L bar, jeu d’eau sur la route, patronne ravissante et des filles partout, le rêve quoi…

Vivement l’année prochaine !

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Lille, le 6 Juin 2015

Samedi 6 juin 2015, par une belle journée ensoleillée… Entourée de 10000 autres fêtards je me suis fait une place en tête de cortège. Envoyé spécial pour vous reporter mon témoignage, je me dois de ne pas boire et prendre un maximum de photos. Hélas… Triple hélas, dans la foule déjà bien fournie j’aperçois des amies de longue date, avec véhémence je m’approche et c’est là, pif paf pouf, que je la vois, elle, radieuse, magnifique, tout en militantisme et en joie de vivre… La petite licorne du liqiuim, ce bar lgbt militant que je fréquente souvent et où, par ailleurs, en ce soir de fête on a passé une superbe soirée (si vous ne connaissez pas encore, allez y, vous comprendrez pourquoi c’est devenu mon q.g ).

Vous l’aurez compris, cette année je n’ai pas été énormément dans le cortège car je m’en suis souvent égarée pour retrouver mes amies en marge, ceux du village associatif ( étaient présent: SOS homophobie, les soeurs de la perpétuelle indulgence, l’égide, contact, arc en ciel dunkerquois les fronts runners et tant d’autres… ) mais aussi mes copines et copains, qui avaient choisi de regarder la pride en terrasse.

Allez, les photos de la marche et de ma soirée, en espérant vous y voir l’an prochain.

Au plaisir,

luD

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San Francisco, le 26-27-28 Juin 2015

3 jours rien que ça, vive la démesure Américaine ! Il est d’usage de se fêter un joyeux « Pride week-end » et le mois de Juin se nomme le « Pride month ». La grande avenue se pare de drapeaux arc-en-ciel sur plusieurs miles, les boutiques affichent leur fierté de vendre à des consommateurs LGBT. Le festival LGBT bat son plein, San Francisco respire, que dis-je vibre rainbow.

Le vendredi, la Trans March ouvre le bal des festivités. Le maire de la ville, et plusieurs officiels discourent devant un rassemblement de trans et alliés. En nombre, ça doit faire l’équivalent de la Marche des Fiertés de Paris. La décision de la cour suprême de la veille légalisant le mariage pour tous dans tous les états des Etats-Unis plane comme un sourire. On se congratule et on se rappelle que le combat pour la liberté et l’égalité est loin d’être fini. Notamment en ce qui concerne les Trans. Il y a encore du boulot.

« Ce qu’on essaye aussi de faire à San Francisco, c’est d’éduquer les gens à propos de la communauté Trans. Ce n’est pas seulement à propos de qui va dans quels toilettes, c’est à propos de dignité humaine, c’est à propos de travail, c’est à propos de logement, d’assurance, c’est à propos d’amour nous espérons. Je suis très heureux d’être là. Merci beaucoup et à bientôt  » Tom Ammiano, legendary San Francisco leader.

Dès le samedi matin, les stands et animations s’installent devant l’hôtel de ville. Entre le stand de Netflix avec « Orange is the new Black » et les danseurs country, il y a de quoi s’occuper.

Le samedi soir, en route pour Castro, le quartier gay de la ville. Sur 5 blocks, de long en large, l’incroyable Pink Party fait péter le son. 4 scènes, aux quatre coins du quartier font danser une foule aussi diverse que variée. Que ce soit en âge (les enfants et les mamies sont les bienvenus) ou en accoutrement, certains n’hésitent pas à ne garder que leur chaussures.

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Les couleurs et la diversité vous emportent dans les effluves de marijuana. À celles et ceux qui n’ont jamais fumé, vous connaîtrez maintenant l’odeur de la cigarette qui fait sourire. Attention tous les fumeurs ont un certificat médical en bonne et due forme. C’est comme ça que certains ont créé des start up incroyables. Comme les mecs qui ont eu l’idée de louer leur salon pour les gens de passage, ils ont appelé ça Air…, enfin tu vois, ou celui qui a eu l’idée d’utiliser sa voiture personnelle pour faire taxi sans payer d’impôts sur ses revenus.

Du coup, toutes ces start-up se donnent rendez-vous le dimanche pour la grande parade ! Un étalage donc des marques pro-lgbt (on connait Apple avec plus de 5 000 personnes qui défilent, Airbnb, Facebook etc) Mais il y a aussi la police, les pompiers de toute la bay qui sont représentés en bon nombre, fier-e-s de défiler. Les dykes in bike qui ouvrent la marche, les familles homoparentales qui poussent les poussettes…

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C’est que l’on s’y fait à tout ça. Les drapeaux arc-en-ciel vont rester accrochés encore quelques jours puis la ville retrouvera ses couleurs habituelles. Mais dans leur coeur de San Francisco, l’arc-en-ciel ne s’endort jamais vraiment.

Neole

1 commentaire

  1. Mesdemoiselles les lyonnaises magnifiques qui sont sur la photo, venez vous présenter ! Je n’ai même pas pris votre nom, nunuche comme je suis ! C’est le soleil lyonnais qui m’est monté à la tête !!!

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