MtF, l’été et ses petits tracas

3

On m’a proposé de faire une chronique spéciale été en abordant des thèmes qui puissent parler aux trans. Ça ne devrait pas être une tâche démentiellement compliquée: l’été REGORGE de petits tracas pour nous autres MtF. Pour les FtM sans doute aussi, mais peut-être pas les mêmes.

Cette chronique, du fait de sa longueur, sera décomposée en deux parties. Commençons par les points positifs de la belle saison : on peut remettre ses robes favorites, ce qui évidemment fait bien plus féminin qu’un jean et le vieux perf’ défoncé, ce qui, avec ta coupe te fait ressembler à un Ramone oxygéné (et les Ramones c’est du punk, fermez-là!).

Egalement la possibilité de pouvoir arborer cette ravissante paire de sandales Kate Spade toutes neuves qui n’attendaient plus que le bon moment pour être portées.
Ah oui mais seulement en intérieur si on a pas posé de patin Topy (ce qui a l’inconvénient de ne pas faire très glam) ; la semelle des chaussures haut de gamme étant généralement en cuir, elle est beaucoup plus fragile que ses homologues caoutchoutées, et donc il serait malvenue de l’esquinter sur un sol en asphalte. Donc bon, on les oublie pour l’instant, on les range dans leur dustbag bien au chaud en l’attente d’une grande occasion pour en mettre plein la vue.

L‘été, les vacances tout ça, c’est aussi bien évidemment un synonyme de plage, mer et baignade (à moins que vous ne soyez plus montagne ou zonage à Toulouse chez tante Agnès, mais là encore il y a des piscines partout même en altitude et en milieu urbain).
La période est donc planifiée depuis des mois dans la chaleur des radiateurs à panneaux rayonnants de son appartement, quand on profite des soldes d’hiver pour choisir son maillot de bain sur Asos. Une activité presque évidente et sans difficulté apparente pour toute fille cisgenre. Mais pas pour les trans. En tout cas pas pour les « pré-op ». Entendez par là pour celles qui ont encore leur zigounette. Vous voyez pourquoi? Et oui, comme pour tout choix de sous-vêtement, il faut prendre en compte le maintien pour que rien de dépasse. Toute la complexité du choix réside dans le fait que y’a pas moyen de les essayer en ligne. Et d’ailleurs je pense pas qu’ils vous laissent le faire aussi en boutique, d’autant plus s’ils se rendent compte que vous êtes état-civiquement un monsieur. Donc on prie en attendant de recevoir le paquet, et en espérant que le votre (de paquet) tienne dans le maillot.

En plus de ça, la plupart des culottes peuvent former chez celles en début de transition un espèce d’effet de flottement derrière, comme on a pas les fesses aussi rebondies qu’une femme cis. Donc on se transmet de trans à trans le nom des marques qui font des sous-vêtements qui s’adaptent bien à notre morphologie entrejambiale particulière. Parce que la lingerie c’est quand même pas donné alors si en plus l’oiseau dépasse… bref. De plus, pour le haut du maillot, là y a pas moyen d’y mettre les fameuses escalopes en silicone sans flagrant délit de manque de poitrine que l’on essaie désespérément de combler artificiellement. Donc pour celles qui ont pas fait de chirurgie et bien… tant pis (mais c’est aussi un problème que les cis peuvent rencontrer, notons-le).

Allez c’est tout pour la première partie, on se donne rendez-vous plus tard pour le reste. Il sera question d’épilation et maquillage.

3 COMMENTAIRES

LAISSER UN COMMENTAIRE