Le 26 juillet dernier, WeAreLesFilles était à San Francisco pour la première de Raven’s Touch – film lesbien indépendant, réalisé par Marina Rice Bader (Soul Kiss Films).

À cette occasion, nous avons rencontré la réalisatrice. À l’heure du Marriage Equality, est-il facile de faire un film lesbien à Hollywood ?

« Le plus gros challenge pour moi a été de trouver assez de femmes de notre communauté pour que le film prenne vie. C’est très dur de financer un film de femmes en général , alors si tu fais un film de lesbienneS c’est quasiment impossible. Un financement traditionnel n’était pas une option pour moi, car les financeurs se fichent des films indépendants lesbiens. Donc ça doit venir de la communauté. Les lesbiennes veulent se voir sur l’écran et je veux que ça se produise, mais je ne peux pas le faire seule. Je pourrais en parler pendant des heures.

Du coup, comment le film a-t-il été financé ?
J’ai eu une grande aide de notre productrice executive Jan Miller Corran. Elle est arrivée seule avec un peu plus de la moitié du budget via son réseau. Nous n’aurions pas pu faire le film sans elle. J’ai trouvé le reste avec l’aide de femmes formidables (et de quelques gars supers) fans de Soul Kiss Films. Ça s’est fait sur le fil du rasoir. Nous avons fait le film pour $185,000 et nous avons tourné pendant 15 jours.

Quelle va être la vie de Raven’s Touch ? Est-ce que les français-es pourront le voir ?
Raven’s Touch a été acheté par Gravitas Ventures et il sera disponible dans le monde entier via des plateformes VOD (Video On Demand) comme iTunes, Amazon, etc. en Novembre. Gravitas s’occupait déjà de la distribution de mon film Anatomy of a Love Seen, ils sont formidables. Donc j’espère que les Français-es pourront le voir en novembre !

Qu’est-ce qui motive ton travail ?
Ma vie. Mes sentiments sur l’amour sont ceux que l’on retrouve dans Anatomy of a Love Seen, mes challenges en étant mère d’adolescents ont inspirés le personnage de Kate et mon amour pour les choses magiques mélangé à mon deuil après la mort de ma mère motive les choses impossibles qui vont arriver à Ava (personnage du film). Combinaison étrange, je sais, mais ça prend sens quand tu vois le film.

Aurais-tu des anecdotes de tournages à partager avec nos lectrices-teurs ?
Eh bien les conditions étaient assez intéressantes. Tu ne peux pas le savoir quand tu regardes le film mais nous avons été piquées par toutes sortes d’insectes, transpirant-es sous la chaleur, complètement entourées par du chêne poison et reléguées à l’utilisation de toilettes portables. Je me suis rebellée sur ce dernier point, préférant un petit coin confortable dans les bois. Beaucoup mieux que de risquer une attaque de panique dans cette minable et minuscule boite en plastique bleue jouant le rôle d’étuve.

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Traci Dinwiddie (Kate)
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Dreya Weber (Raven)
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Marina Rice Bader

Raven’s Touch
réalisé par Marina Rice Bader
avec Dreya Weber and Traci Dinwiddie


L’interview originale en anglais

Is it difficult nowadays to do a lesbian film?
I’ve only experienced one real challenge in making lesbian films, and that’s finding enough women from our community to help bring them to life. It’s tough everywhere getting women’s films financed just in general, then bring it in to the lesbian niche and it’s practically impossible. Typical financing is not an option for me because the suits don’t care about lesbian indie films, so it comes down to the community. Lesbians want to see themselves portrayed on screen, and I want to make that happen, but I cannot do it on my own. I could go on for hours about this.

How did you manage to finance the film?
I had a lot of help from our executive producer Jan Miller Corran. She single handedly came up with over half the budget via her inner circle. We couldn’t have made the film without her. I pushed through finding the rest with the wonderful ladies (and a few great dudes) who are fans of Soul Kiss Films and what we do, but it was literally down to the wire on whether we’d be able to make the film.

What was your budget and how many days did it take to shoot the film?
The budget was just $185,000 and we filmed for 15 days.

What’s next for the film?
Raven’s Touch has been acquired by Gravitas Ventures and will be available worldwide via VOD platforms like iTunes, Amazon, etc. this November. Gravitas has my film Anatomy of a Love Seen and they are a wonderful distributor to work with.

Will French audiences be able to see it?
Indeed they will – hopefully in November!

What and who motivates your work?

My life, really. My feelings about love are all over Anatomy of a Love Seen, my challenges with being a mother of teenagers inspired the character of Kate in Raven’s Touch, and my love of magical things combined with my grief after the death of my mother motivates the upcoming Ava’s Impossible Things. Weird combination, I know, but it will make sense when folks see the film.

Do you have a funny « behind the scenes » anecdote you can share?
Well the conditions were pretty interesting. You wouldn’t know it to watch the film, but we were being eaten alive by all manner of bugs, drenched in sweat from the high temps, completely surrounded by poison oak, and relegated to use porta-potties. I rebelled on that last one, opting to find a very comfy pee spot in the woods. I figured it was better than going down from a claustrophobic panic attack in the tiny, stinky, hot blue box.

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