« Le Chili n’est pas encore prêt pour l’Egalité »

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lesbienne au chili

Celinda, 34 ans

Je suis originaire de l’île Chiloé au sud du Chili. J’ai quatre frères plus âgés que moi. Je n’ai jamais eu de petit ami parce que je savais que ce n’était pas ce que je voulais. C’est en voyant des films à thématique lesbienne que je me suis rendu compte de qui j’étais réellement.

À 18 ans, j’avais accepté que j’étais lesbienne mais je n’ai eu ma première petite amie qu’à 21 ans. À cette époque, c’était encore difficile d’avoir une relation homo ; les gens étaient plus homophobes qu’aujourd’hui, alors j’ai vécu une relation cachée. J’ai fait mon coming out à ma mère un an plus tard. Je voulais partager mes ressentis avec elle, parce que dans la culture latine, la mère est très importante.

Au début ça a été une catastrophe parce qu’elle croyait qu’elle était maudite !

Que sa seule fille soit lesbienne, elle ne l’a pas accepté ; elle rêvait d’un beau-fils et de petits-enfants. Mes frères l’ont su par déduction, et ont très bien réagi. Avec le temps, en s’informant, en voyant que j’étais heureuse et que rien n’était diffèrent chez moi, ma mère a fini par m’accepter telle que je suis. La seule personne à qui je n’en ai pas parlé encore, c’est mon père, mais j’imagine qu’il est au courant, vu que je n’ai jamais eu de fiancé à lui présenter, mais que des amies filles.

Aujourd’hui, au Chili, c’est difficile de vivre une relation homo, car la société est encore fermée : il y a des gens très homophobes, et la plupart des gays et lesbiennes doivent cacher leur sexualité au travail ou à leur famille. C’est un pays catholique et les gens sont très croyants. Même si les jeunes générations sont plus ouvertes, le Chili n’est pas encore prêt pour l’Egalité. Ici, sur l’île, c’est encore plus difficile.

J’habite à Castro, la capitale de Chiloé, mais il n’y a même pas de bar gayfriendly ; les homos se rencontrent dans des fêtes privées, sur internet, ou vont sur le continent. A Puerto Montt, la ville la plus proche, il y a des boites gay et on s’y sent en liberté. Ça reste donc assez difficile de rencontrer d’autres filles lesbiennes.

En ce qui me concerne, mon amie est Allemande. On s’est rencontrées sur internet il y a un an et on correspondait régulièrement. On s’est rendues compte qu’il y avait de l’attirance entre nous alors elle est venue me voir. Depuis on vit une relation à distance et on est sur le point de décider du lieu où on va vivre ensemble.

Même s’il existe dans mon pays quelque chose de similaire au PACS en France, ce que j’espère pour le futur, c’est que le Chili vote la loi du mariage pour tous. Afin de ne plus avoir peur d’être moi même, et pouvoir aimer sans être jugée.

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