PMA : Postulat de Maternité Autorisée

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Coucou les filles !

Bon alors, cette semaine, il paraît qu’on parle PMA.
Dans mon petit monde d’hétérote, ça renvoie à ces couples qui galèrent pendant des années entre test d’ovulation, sexe à heure fixe, pour pas louper le coche, et jambes en l’air post-orgasme pour optimiser leurs chances. Dans mon monde d’hétérote, c’est quand le corps médical met tout en oeuvre pour aider un homme et une femme à avoir les enfants qu’il et elle doivent légitimement – au nom de la grande loi de la Nature – avoir.
Et c’est marrant qu’on parle de ça, parce que j’ai une histoire très personnelle avec la PMA.

Allez, installez-vous confortablement : c’est la séquence confidences !

C’est l’heure des confidences entre filles !

Un jour, je suis « devenue une femme ». Bien grand mot pour dire que la gamine que j’étais se mettait à saigner tous les mois… enfin, tous les mois, en théorie. Parce que moi, au début, c’était plutôt tous les 2-3 mois et avec des douleurs à se rouler par terre.

Douleurs menstruelles

Après quelques années à tester tous les antalgiques, ma mère m’a pris rendez-vous chez une endocrinologue pour comprendre ce qui se passait. La spécialiste, plusieurs tests hormonaux à l’appui, m’a annoncé la joyeuse nouvelle : mes ovaires ne faisaient pas correctement leur boulot !
J’ovulais bien, mais au lieu de libérer entre 1 à 4 ovules par mois – comme la plupart des femmes – mes cycles duraient 3 mois voir 4 ou 5, selon l’humeur de mes ovaires. Ce qui voulait dire qu’au lieu d’avoir 1 à 4 possibilités de procréer, tous les mois, j’avais le même nombre de possibilités mais sur une période de 3 à 5 mois. Réduisant ainsi la probabilité d’y arriver. L’endocrinologue m’a alors expliqué que QUAND je voudrai faire des enfants (oui oui « quand » pas « si »), j’y arriverais peut être, par miracle. Mais qu’il y aurait de fortes chances que je doive passer par la PMA. J’ai donc grandi dans l’idée que cette étape serait, apparemment, un passage obligé de ma vie de femme. En tout cas, cela m’avait été présenté ainsi.
Je me rappelle du moment, au collège, où nous avons abordé la reproduction humaine. Notre professeur a illustré ce chapitre avec une  »charmante » vidéo, montrant le parcours d’une femme passant par la PMA. Je me souviens l’avoir regardée avec beaucoup d’intérêt, en me sentant très concernée. Et je vois encore distinctement l’immense aiguille qu’on lui plantait dans le ventre pour récupérer ses ovules.

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J’en ai gardé un souvenir glaçant… Ça, plus la scène, quelques instants plus tard, où on voyait – en gros plan – l’accouchement, parce que LaViCéBô Toussa.
Croyez moi, les filles, ça m’a bien calmée !

Mais aujourd’hui, alors que je vous écris, je réalise à quel point j’ai été privilégiée et à quel point je le suis encore !

Personne n’a douté de mon droit à faire des enfants. Ça semblait même tellement couler de source que cette endocrinologue a cru bon de m’expliquer les étapes par lesquelles je passerais QUAND je voudrai des enfants. Sans même s’intéresser à mon désir, à moi (Bon, je passe sur le sexisme de cette situation, ce n’est pas le sujet !). Non, parce que, moi, j’ai un vagin et que j’ai plusieurs zizi à disposition pour me procurer, très volontiers, des spermatozoïdes. Dans mon monde d’hétérote, la procréation va tellement de soi que les médecins enfilent tout de suite leur costume de super-héros pour secourir les pauvres femmes qui ne pourraient pas accéder à ce droit que dis-je ! – qui ne pourraient pas réaliser leur devoir de procréation !

Et je me rends compte à quel point c’est injuste. D’un côté il y a moi qui n’ai finalement toujours pas d’enfant – parce que quand j’aurais pu, je n’en avais pas envie – mais qui pourra sans doute encore en avoir, si je le veux. Et il y a certaines d’entre vous, qui brûlent de ce désir ardent de mettre au monde un.e nouvel.le être humain.e mais qui n’en ont pas le droit !

Paye ta discrimination !

Parce qu’une femme qui a le bon goût d’aimer les zizis semble avoir un droit inaliénable de procréer… qu’elle le veuille ou non ! Et moi, qui ai des ovaires capricieux, j’ai soudain plus de droits de faire des enfants que deux femmes avec des appareils génitaux en bon état de marche, qui ont juste besoin d’un petit coup de pouce !

What The Fuck ?!

Bon allez les filles, la prochaine fois que je couche avec un homme, je vous met son jus de côté ! C’est ma tournée !

Ben quoi ? On m’a toujours dit qu’il faut pas gâcher ! Et en plus, c’est écolo de recycler !

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