WeAreLesFilles est VIP MEDIA PARTNER du Dinah Shore 2016 à Palm Springs. Vous avez connu le Dinah avec The L Word il y a presque 10 ans, cette année pour vous, nous allons vous faire découvrir cet événement de l’intérieur.
Première interview avec Mona Elyafi – ILDK Media, publiciste du Dinah depuis 8 ans.
Pour celles qui ont envie de travailler leur anglais, prenez plaisir à écouter l’interview audio. Pour les autres, la retranscription française se trouve ci-dessous :
Neole: Le Dinah Shore, c’est environ 20 000 personnes majoritairement lesbiennes, des bies, trans et même quelques hétéros en un week-end
Mona: 5 jours, du mercredi au dimanche
Neole: Il y a des fêtes, la nuit, le jour, des filles qui viennent de tous les coins du monde. Peux-tu partager avec nous ce qu’est le Dinah pour toi Mona ?
Mona: Beaucoup de travail (rires). Nous sommes en octobre et l’événement est l’année prochaine, fin mars, début avril, et nous travaillons déjà dessus.
C’est un événement fascinant, vraiment, et c’est un événement qui me prend en tant que publiciste 6 mois à mettre en place.
Pour Mariah Hanson (créatrice du Dinah Shore), elle n’arrête jamais vraiment. Elle prend des vacances juste après l’événement mais elle est constamment dans ce qu’on appelle le « Dinah mode »
À penser, chercher toujours « que va-t-on faire l’année prochaine, qui va-t-on faire venir,… »
Le Dinah pour moi, c’est aussi beaucoup de fun, car ce n’est jamais la même chose.
Tout d’abord j’aime mon travail donc je suis heureuse de travailler avec des gens qui sont bons dans ce qu’ils font et qui sont passionnés par leur art, ce que j’admire.
Mais cet événement est aussi une grosse célébration de la communauté. Et c’est PARTICULIERement incroyable pour les gens qui viennent pour la première fois.
À la minute où tu te retrouves à la première pool party (fête à la piscine), le premier événement que nous avons, et que tu vois toutes ces femmes, toutes lesbiennes – nous avons comme tu disais des bies et quelques hétéros, mais la majorité est lesbienne – je pense que c’est mémorable. Juste de voir que tu n’es pas la seule.
Tout le monde est ici pour PRENDRE du bon temps et profiter de pouvoir être qui elles sont réellement. Il n’y a pas de jugement, pas de critique, tout le négatif reste dehors et pour moi c’est la plus grande récompense, plus que toutes les têtes d’affiche que l’on fait venir.
Oui, c’est fabuleux et glamour de travailler avec telle ou telle artiste, mais ce que l’événement apporte à la clientèle, c’est ça la vraie récompense.
Même pour moi. Cette année ça fait 8 ans que je travaille pour le Dinah mais j’y allais avant comme cliente. La magie est toujours là.
Que j’y sois pour le travail ou en tant que cliente, c’est toujours un événement super cool en fait.
Neole: Tu es publiciste du Dinah, peux-tu expliquer un peu plus ton travail ?
Mona: J’ai ma propre compagnie de relation publique.
Mon travail est d’attirer l’attention des médias sur un client. Donc pour un événement comme le Dinah, c’est entre autre être sûre que toute la presse LGBT en parle.
Il y a différentes manières de faire ce travail. Tu peux te concentrer sur ce que l’événement représente, comme l’annonce des têtes d’affiches, et là je travaille avec leur propre représentant en relation publique pour booker des interviews pour des gens comme toi.
Mais il y a aussi les médias sociaux, et aujourd’hui les relations publiques et les médias sociaux sont en quelque sorte en train de fusionner.
Mon travail à ce niveau est d’être sûre que l’image que nous véhiculons chaque année est toujours constante, cohérente.
Donc quand je dis « le vendre », je vais le dire autrement, c’est « le pitcher ». C’est vous expliquer ce qu’il y a de spécial, pourquoi aller à cet événement, qu’est-ce qui le rend unique…
Neole: Il y a quelques bies et trans qui viennent au Dinah. Vous faites une communication spéciale en ce sens ?
Mona: Nous ne discriminons pas, c’est une chose à laquelle Mariah fait très attention. Il n’y a personne à l’entrée qui demande si tu es hétéro, bisexuelle,… on s’en fiche. Pour nous, en plus de la célébration de la communauté, c’est la célébration de l’être humain ! Tu es une femme transgender, nous avons même des hommes gays qui viennent. Et ils disent qu’ils s’amusent plus chez nous qu’à la White Party *.
À la White Party, il est plus question de se jauger, de comparer qui est a le plus beau corps.
Alors qu’au Dinah, c’est vraiment juste POUR s’amuser. Tu PRENDs du bon temps, tu OUBLIEs tes problèmes…
Disons que si tu viens du milieu de nulle part, d’un endroit où peut-être tu n’as pas la liberté de dire aux gens que tu es gay, que tu vis encore dans le placard, quand tu viens au Dinah, tout disparaît. Donc pendant 5 jours tu n’as pas à te soucier de tout ça.
Donc nous ne mettons pas d’étiquettes et nous répondons à la demande, je crois que c’est sur le site dans la FAQ. Nous mentionnons le fait que l’événement est connu comme un événement lesbien mais que nous accueillons tout le monde, du moment que les gens viennent avec un bon esprit et qu’ils ne cherchent pas les problèmes.
Neole: Est-ce que parfois il y a des problèmes ?
Mona: Oui chaque année on a un incident. Mais ce sont juste des personnes qui font un peu trop la fête. Tu as celle qui a trop bu que tu dois remettre en place… Mais rien de majeur.
Neole: L’année dernière c’était l’anniversaire du Dinah, 25 ans. En 2016, il y a-t-il quelque chose de spécial qui est prévu ?
Mona: Nous réfléchissons à ça avec Mariah, la manager générale et moi. L’année dernière c’était un peu comme une évidence car c’était l’anniversaire des 25 ans. Donc tout tournait autour de cette célébration.
Les questions auxquelles nous faisons attention sont : « qu’est-ce qui est dans l’air du temps ? », « que ce passe-t-il dans la société ? », vu que ça a un impact sur notre fréquentation. Et nous devons nous préoccuper de tous les âges. Nous n’avons pas que des jeunes, nous avons aussi des clientes de 40, 50 et plus. Nous cherchons donc toujours un équilibre pour plaire à toutes, ce qui n’est pas toujours facile.
Nous faisons donc des sessions de brainstorming pour définir notre direction et ce qui joue beaucoup c’est le talent de Mariah avec les gens qu’elle fait venir. Qui sera la tête d’affiche, quel sera le thème mais aussi quelle sera notre stratégie?
De mon côté, je regarde toujours ce que font les autres, les concurrents, de quoi ils parlent, à quoi ils font attention. Ils nous inspirent aussi sur ce qui se passe et ce qui marche.
Et ils nous poussent à être plus créatives. C’est la partie de mon travail que je préfère, car nous travaillons 6 mois sur la campagne. Mais le travail pour moi commence même en Juillet.
Les mois d’été sont plus tranquilles dans mon domaine. Pendant ce temps-là, je prends le temps de lire des livres à propos des technologies modernes. Ça peut être à propos des réseaux sociaux, comment ça marche, pourquoi les gens utilisent cette appli ou celle là ?… Ce n’est pas seulement pour le Dinah mais aussi pour ma propre compagnie, pour faire en sorte de rester à jour au sujet des nouveaux outils d’aujourd’hui.
Par exemple, je m’intéresse à Periscope et je pense qu’on va l’utiliser pour le Dinah cette année, simplement parce que c’est très visuel. Donc ça peut être très bénéfique, comme Instagram l’est.
Quelle était la question déjà ?
(rires) La ligne directrice de 2016 ?
Mona: La ligne directrice, nous en avons effectivement une, mais je ne peux rien dire pour le moment.
C’est en lien avec nos têtes d’affiches. La première annonce sera faite en Novembre, et pour la suite je ne peux pas vous le dire maintenant. Question de stratégie… On regarde aussi comment les réseaux parlent de notre première tête d’affiche et on décide telle ou telle chose en fonction.
On essaye de garder ce Whaouu effect…
Neole: Ce qui est formidable avec le Dinah, c’est ce mélange entre les âges ; Il y a des filles de 20 ans et d’autres de 50. Quel âge avait la personne la plus âgée tu as rencontrée ?
Mona: Je ne suis pas très forte pour les âges mais je pense qu’elles étaient dans leur 70 ans et c’était un charmant couple de lesbiennes. Elles viennent tous les ans et elles sont super mignonnes. Elles ne sont pas là pour chercher une fille de rêve, elles sont juste là pour vivre de bons moments et profiter du week-end.
Neole: Comment réussissez-vous cette mixité d’âge incroyable ?
Mona: Pour moi, c’est lié à deux choses.
La première est en rapport avec le programme que nous offrons. Par exemple si nous faisons venir quelqu’un comme Taylor Swift, nous aurons tous les 20 ans jusqu’à probablement les jeunes trentenaires qui viendront. Mais nous avons aussi ce que nous appelons la « vieille école » et si nous faisons venir Cyndi Lauper par exemple nous aurons les personnes de 40 et plus.
La seconde explication, c’est la réputation de l’événement qui s’est diffusé comme étant un énorme événement lesbien, connu internationalement et qui fait venir les gens du monde entier, pas seulement des USA.
Pour celles qui ne sont jamais venues c’est comme un « must do », tu dois le faire si tu es lesbienne, une fois dans ta vie au moins.
Neole: C’est un vrai budget, par ex quand tu viens de France, entre l’avion, le billet….
Mona: Quand tu viens tu viens de si loin, et je parle d’expérience, pour les françaises, tu viens pour la Californie, pas juste pour le Dinah. Tu atterris à Los Angeles ou San Francisco (le plus près étant Los Angeles).
Tu prends le temps de découvrir L.A. ou Palm Springs, c’est une très belle ville, et il y a plein de choses à faire. Il y a pleins de très belles randonnées,… tu vas au Dinah et tu reviens sur L.A.
L.A. a parfois une mauvaise réputation car il n’y a pas de centre ville, mais ce qui est cool à L.A. c’est que ça fait comme des vignettes de différentes cultures, de différentes atmosphères.
Tu prends 10 jours ou même 1 semaine.
Le Dinah, c’est quelque chose à faire une fois dans ta vie. Et il y a plein de Françaises sur place, même dans l’équipe, donc…
Interview Neole
Pour en voir et savoir plus sur l’original Dinah Shore 2016 c’est ici
* White Party: Pour en voir et savoir plus c’est là
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