Liberté, Unité, Fraternité

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Le 13 novembre, je me trouvais dans un restaurant tibétain dans le 11ème arrondissement avec des amies, lorsqu’un CRS a déboulé en hurlant de fermer le restaurant et d’évacuer parce qu’un tireur était dans les rues. En sortant, on voyait passer des caravanes de fourgons de police suivis par les pompiers dans un sens, puis dans l’autre. C’est en apercevant les titres des infos sur la télé d’un bar à travers la vitrine que nous avons su ce qui se passait. Deux des amies venaient de quitter les lieux à moto, une autre a pu emprunter une des lignes de métro encore en circulation. Un CRS nous a conseillé de nous éloigner en empruntant les grands axes. La place de la République était coupée à la circulation, le métro fermé, les taxis tous occupés. Nous avons donc marché, accompagnées de nombreux Parisiens qui fuyaient parfois en courant, espérant pouvoir trouver un taxi plus loin. En évitant les grandes stations, nous nous sommes finalement engouffrées dans le métro où nous avons investi une rame avant que le haut-parleur nous indique que par mesure de sécurité, cette ligne fermait également. Après un grand détour par une des seules lignes qui fonctionnait encore, nous avons fini par arriver dans notre quartier, ramenant les amies chez nous, leur appartement étant inaccessible, au cœur des événements.

Je me sens extrêmement reconnaissante de m’être trouvée avec des personnes que j’aime pour traverser cette épreuve. Nous sommes restées soudées, unies, conscientes du danger, mais calmes, gardant la tête froide. Depuis, je refuse de regarder les images du drame, non pas par rejet, mais pour ne pas alimenter le négatif, la paranoïa collective. Pour nous, cela aurait pu être pire, il avait été question que nous mangions rue Bichat. Alors, je choisis de nourrir la joie d’être vivante, la joie du partage. Je vois beaucoup de témoignages sur facebook, de personnes qui regardent en boucle les infos en se faisant peur. Des personnes arrivent aux urgences en état de choc alors qu’elles n’ont vécu le drame ni de près ni de loin. Il est essentiel, en ces temps perturbés, de choisir de ne pas nourrir la peur et la haine, mais l’amour et la joie. Alors, face aux médias qui alimentent la psychose collective, j’espère que ma modeste contribution sous forme d’appel à la sérénité et à l’ouverture du cœur sera entendu.

2 COMMENTAIRES

  1. Tu as raison Julie de souligner qu’il est important de nourrir une sérénité intérieure face à de tels actes. C’est sûrement tout cela que ces fanatiques cherchent à briser alors rappelons nous par ce triste événement qu’il est nécessaire plus que jamais d’aimer.
    Ta modeste contribution comme tu dis s’ajoute à d’autres et fait grandir la paix.

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