Lisa, fan de soccer, arpenteuse du web, lesbienne et alors ?

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1 – Salut, qui es tu ?
Je m’appelle Lisa, j’ai 23 ans, célibataire, ancienne cavalière émérite et footballeuse du dimanche, amoureuse des Belles Lettres et joueuse assidue de jeux vidéo. Si je surfais aussi bien sur les vagues que sur le web, j’aurais déjà épousé depuis longtemps Ashlyn Harris.

2 – Que fais-tu dans la vie ?
Je fais les meilleurs statuts Facebook du monde. Je dessine un peu aussi, c’est visible sur mon instagram. J’écris, beaucoup. Pour des blogs, des sites, de la presse papier. Je suis l’heureuse maman de Women’s Soccer France, et quand je ne suis ni en train de faire des comptes rendus de matches à 3h du matin, ni en train de braquer des banques au volant de bagnoles que je ne posséderais jamais en mode thug life, c’est que je suis en train de bosser : je suis community manager et rédactrice web freelance – d’ailleurs, si vous connaissez quelqu’un qui a besoin… HELLO IT’S ME. Je m’occupe des réseaux sociaux, des stratégies de communication digitales des entreprises et de leur e-réputation. Et non, promis, je ne suis pas payée pour glander sur les réseaux sociaux.

3 – Tu vas où quand tu sors ?
Je sors rarement, j’habite dans une ville bourgeoise qui vote bien à droite du côté des Hauts-de-Seine, il me faut donc un moment pour me rendre à Paris. Sinon, on peut m’apercevoir dans quelques bars bien connus du Marais.

4 – Si tu étais … tu serais ?

a – une couleur :
Si j’en mets deux, je me fais taper sur les doigts ? Allez, s’il vous plaît. Le bleu et le jaune, les couleurs de mon ancienne équipe de horse-ball. #SENTIMENTALE

b – un mot :
La passion – et non pas la Passion. Je suis le genre de fille qui ne peut absolument rien laisser en plan – ou en rechignant très fort – et même si je commence un truc à 3h du matin, je devrais le terminer. Ce qui arrive assez souvent et je ne peux pas m’en empêcher. Genre, je me branche sur ESPN en attendant qu’un truc s’imprime, il est 2h30, je tombe sur un speech d’Abby Wambach, je vais devoir le traduire. Pas le choix. Et rendre ma copie à 5h du matin. Normal. Pareil dans mes relations amoureuses. Pas de concession. Et c’est un problème.

c – un défaut : La passion.

d – une musique : Wish you were here, de Pink Floyd. C’est l’un des rares albums que je peux écouter en entier. La chanson en particulier et encore plus précisément la reprise avec Stéphane Grapelli. Elle m’évoque quelques souvenirs toujours un peu mélancoliques, comme un dernier jour d’été avant le retour en classe, lumière orangée du jour agonisant… – je m’emballe, désolée. Bref. Et c’est aussi le seul morceau que je sais jouer à la guitare. Sinon j’écoute vraiment de tout et n’importe quoi, du moment que ça fait du bruit et que je peux le boucler pour pouvoir bosser longtemps dans un univers fermé. Workaholic, I know.

e – un livre : L’Existentialisme est un humanisme, de Jean-Paul Sartre. Grosse révélation philosophique en terminale, sans doute le bouquin qui m’a donné envie de devenir prof de philo – carrière qui a été vite balayée par la volonté parentale, j’ai donc, de dépit, choisi de faire une prépa lettres, pour finir community manager, vous suivez la logique ? Non ? C’est normal, il n’y en a pas -. Pour en revenir à Sartre, en dehors de l’aspect politique de son bouquin, qui m’a moins intéressée, cet essai m’a pas mal aidée à me construire et à accepter certaines choses.

f – un alcool : le whisky. Deux doigts.

5 – Quel est ton rêve d’enfant ?
Je crois que j’ai toujours voulu être le chevalier qui sauve une princesse. A l’époque, un autre gamin, un peu plus vieux que moi, m’avait dit « tu peux pas, c’est pas naturel ». Depuis, j’ai décidé de dire fuck à la nature et je me débrouille plutôt pas mal dans le rôle du chevalier blanc.

6 – Tu te vois où dans 10 ans ?

Quelque part entre les USA et la France, avec ma femme, mon/mes enfants, mon chat et un ou deux chevaux, en train de couvrir la communication de l’US Soccer. Et entre deux championnats, couler des jours heureux sur une plage en Californie.

Quoi, on a le droit de rêver, mince.

soccer

7 – Quelle est ton idée du bonheur ?
Être avec les gens qu’on aime, dans une sorte de parenthèse où toutes les emmerdes ne nous attendraient pas. Une sorte de retour à l’insouciance des jeunes années – okay, j’ai 23 ans, mais je paye ma taxe d’habitation, mes impôts et 26% de taxes sur tout ce que je fais, ce qui enlève une couche d’innocence. Et surtout, la sérénité. Ce n’est pas pour rien que je brigue un poste de défenseur : c’est ce besoin impérieux de protéger.

8 – En qui/quoi crois-tu ?
La Force.

9 – Quelle est ta plus grande peur ?
Perdre les personnes qui me sont chères sans avoir le temps de leur dire au revoir.

10 – Quel est ton meilleur souvenir ?
Ils sont pas mal liés aux chevaux – j’ai une relation un peu particulière avec, genre chuchoteuse, tkt Lisa Montana c’est moi – : le jour où j’ai été sacrée championne de France de horse-ball avec mon équipe, en 2006 – seul jour où j’ai vu ma mère pleurer – et là, en août dernier, en train de galoper à bride abattue sur une plage normande avec le cheval de ma vie, alors que vu la mentalité de l’engin, ce n’était pas gagné. Que nous, son galop, le vent salé dans la crinière. I miss that.

11 – En quoi te réincarnerais tu si tu le pouvais ?
En pur-sang arabe, liberté et élégance en toute circonstance.

12 – Quelle est la qualité que tu aimes chez une femme ?
La patience et la compréhension, les workaholics ne sont pas faciles à vivre et gérer, loin de là. Je me soigne, surtout quand je suis en couple, mais ça prend du temps.

13 – Si tu pouvais avoir un pouvoir, lequel choisirais-tu ?
Avoir la mémoire absolue, comme Hannibal Lecter, et pouvoir tout ranger dans un palais de la mémoire que je pourrais parcourir à ma guise. C’est peut-être le meilleur moyen de s’y perdre, mais c’est surtout la garantie de ne rien oublier.

14 – As-tu une héroïne dans la vie réelle ?
Abby Wambach. Non contente d’être la meilleure buteuse de tous les temps, hommes et femmes confondus, elle a un charisme monstrueux, elle se bat pour que la condition des athlètes féminines s’améliore, elle a de l’autodérision, c’est un grand role-model et c’est aussi elle qui m’a appris – indirectement bien sûr – à accepter l’échec. Et en plus, elle est out and proud, et ça n’a pas de prix.

15 – Comment te qualifies-tu, sexuellement parlant ? (lesbienne, bie, trans, queer…)
Lesbienne, sans hésiter.

16 – En quoi cela a-t-il influencé ta vie, tes choix ?
Ça n’a jamais été une révélation renversante, juste un déclic, une évidence. Ça m’a permis de me trouver – ou en tout cas de trouver quelques pistes d’identité – et de m’affirmer. Ça a été au début une sorte de défi, même si je l’ai immédiatement accepté : étant une jeune fille adoptée, j’ai toujours eu l’impression de devoir me battre pour ma légitimité. Etant lesbienne, c’était encore une nouvelle strate de bataille.

17 – As-tu une devise ?
« ET PAR SAINT GEORGES, VIVE LA CAVALERIE ! », la devise de l’Arme Blindée Cavalerie et « Flectere si nequeo superos, Acheronta movebo », de Virgile, « Si je ne peux fléchir les dieux d’en haut, je saurai mouvoir l’Achéron ». Rien à voir – ou si peu – avec l’interprétation de Freud. Ça doit être mon côté acharné, sans aucun doute.

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