Je veux un papa !

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Je veuc un papa

Mon fils – qui a deux mamans et un donneur anonyme – a, trèèèèès tôt, voulu un papa. Bien plus tôt que ce qu’on n’avait pu l’envisager. Car contrairement à ce que pensent certains malfaisants, les couples de filles pensent à ce genre de choses, l’anticipent, cherchent à trouver une réponse, chacunes à leur manière. Et il est entendu qu’il n’y a pas de bonnes réponses, mais une foultitude de bonnes réponses, tout autant que nous sommes différentes les unes des autres.

Dis-toi bien que TA bonne réponse, c’est celle que tu assumes. Celle que tu pourras donner à ton gosse sans sourciller en le regardant droit dans les yeux. Celle pour laquelle tu te battras si elle/il tente (la/le gosse) de la remettre en question.

Voilà pour l’intro.

Entre 2 et 3 ans, le petit cul, alors que nous roulions tranquillement en voiture sur les routes humides de France, nous dit très directement « moi aussi je veux un papa ».

Mais bien sûr, 2 ans et demi, tu n’étais pas censé attendre quelques années de plus pour ça, non ? Sans oublier d’en remettre une bonne couche bien grasse à l’adolescence ? Ce n’est pas comme ça que ça fonctionne ces bêtes là ? Après un gloup, un merrrrrrrr…. intérieur… Nous devions avancer doucement mais sûrement sur ce terrain glissant en adaptant une explication au niveau d’un gnome de deux ans et demi. Et même si tu y as pensé 1 000 fois déjà, tu te sens tout à coup très seule face à toi-même.

Je me gare.

– Ok, et pourquoi veux-tu un papa?

Le génie m’avait frappé en posant cette question. Pourquoi toi, du haut de tes deux ans tu affirmes que tu veux un papa aussi sûrement que tu aurais voulu une glace au chocolat ou un train en bois ?

– Un papa, il te protège contre les monstres

– Tu veux un papa car il peut faire fuir les monstres, c’est ça?

– Oui, et moi je n’ai pas de papa – bouhhhh bouhhhh

Si vous saviez le grand ouf intérieur que l’on a pu entendre.

– Et qui t’a dit ça ?

– Claire, son papa fait partir les monstres. Et moi, les monstres vont rester dans ma chambre touuuuut le temmmmps – bouhhhh bouhhh

– Je vais te dire une bonne chose. Tu vois Malou, eh ben, elle peut taper les monstres et ils vont tous partir.

– C’est pas vraiiiiiii.

– Mais oui, c’est vrai.

– C’est pas vraiiiiii.

– Mais oui, c’est vrai.

– On peut dire que Malou c’est mon papa ?

(Aïe, sont malins ces enfants) Non on ne peut pas

– Bouhhh bouuuhhhh. Moi je vais dire que Malou c’est mon paaaapaaaaa…

(Ca pourrait être pratique remarque…) Malou n’est pas ton papa, tu n’as pas de papa, mais Malou peut faire partir les monstres de ta chambre comme les papas, et comme le papa de Claire. Et ça c’est vrai.

Ça y est, on l’avait eu, il abdiquait. Restait plus que ma femme revête son costume de super héroïne pour botter les fesses aux monstres nocturnes.

Un papa, une maman, un mot de vocabulaire, une image. C’était donc ça. Un rôle collé sur un mot par « les autres », la société, les amis, les copains, les maîtres et maîtresses, les parents. Une abstraction. C’était quoi un papa ? C’était quoi une maman ? Ce sont quoi des parents ? Des gens qui t’aiment et qui t’élèvent et qui font fuir les monstres qui te font peur quand tu as deux ans ou 40. Qu’ils soient hommes ou femmes, ou sans définition. On peut les appeler papa ou maman ou autrement, et ils peuvent être seul-es, en couple ou plus si affinités. Ce sont ceux qui sont là, pour toi.

A 6 ans et demi (le demi étant trèèès important à cet âge), le petit n’a jamais reparlé de cette histoire de papa.

On attend l’adolescence de pied ferme, tout en gardant à portée de main le costume de super héroïne au cas où une lame de fond viennent nous tacler par surprise. En attendant, allons botter les fesses de quelques vieux clichés bien tenaces, histoire de faire un peu de ménage. Et surtout, n’ayez pas peur de faire des gosses, ils vous le rendront bien 😉

 

3 COMMENTAIRES

  1. C’est hyper mignon et c’est une manière adorable d’aborder ce genre de questions. Neole n’est que tendresse, diplomatie et praticité. L’avantage, c’est que ça peut fonctionner pour les couples de femmes comme pour les couples d’Hommes. Dis, j’ai fais un affreux cauchemar cette nuit, tu me prêterait Malou pour qu’ elle pète la gueule aux monstres ?

  2. Hahahaha, en plus, je vais souvent chez le docteur, en ce moment, avec ma grossesse. Passé le sixième mois on ne paie plus, alors autant en prendre une non conventionnée ;

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