WALF a vu…Too Much Pussy d’Emilie Jouvet

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Ce road movie féministe et sex positif est arrivé dans ma boite aux lettres un mardi. J’ai dû attendre le samedi pour enfin avoir le calme nécessaire pour le visionner, et j’ai bien fait : entre mes nombreux arrêts sur image et mes aller-retour sur les crédits musique, j’ai mis plus de 2h30 pour regarder ce film de 98min. Je connaissais le travail d’Emilie Jouvet via son excellent livre de photos The BOOK (que je vous conseille par ailleurs) et j’attendais avec impatience de visionner ce qui s’annonçait comme un chef d’œuvre.

Féministe, sexy, militant

performeuses
La troupe

Et bien…ce film est difficile à résumer. C’est un ovni, un inclassable. On suit la tournée européenne d’une troupe de performeuses hétéroclites et magnifiques (danseuse, DJ, actrice X, écrivaine…), toutes issues de la culture queer et revendiquant une sexualité sans tabou, et qui rivalisent de talent dans des shows toujours plus émouvants et militants. « Everytime we fuck, we win » crie la bande annonce, et cela résume à merveille le sex-positivisme qui se dégage des images. Entre scène et coulisses, van sur la route et répétitions, le tournage montre tout ou presque. On partage la réjouissance d’un show déclenchant une standing ovation, le stress du timing, l’émulation fabuleuse de la rencontre des artistes qui se complètent dans une harmonie parfaite célébrant les corps. Ce n’est pas un porno, même si la nudité fait partie de l’essence du film, c’est plus que ça. C’est au-delà.

C’est drôle, touchant, et ça nous plonge dans un abîme de réflexion dans lequel on reste longtemps après avoir éteint l’écran. La caméra joue avec les genres, entre rire et excitation.

De discussions féministes passionnées en préparatifs en fond de scène, on tombe littéralement amoureuse de ces performeuses lumineuses et de leur liberté.

Ce film est un hymne à soi, à ce corps que l’on a parfois du mal à supporter face aux normes ultra sévères que la société impose à grands coups de Photoshop, c’est un appel au plaisir, à une sexualité épanouie, tout simplement.

Les moments forts

Plusieurs éléments m’ont touchée au point de faire de ce film un incontournable à mes yeux :

Le Cervical Show par la sublime Sadie Lune : ou la découverte de visu et la réappropriation par les femmes de leur col de l’utérus, cet organe « qui ne possède même pas de nom à lui en français » et que seuls les médecins voient en général. D’une simplicité et d’une subversion époustouflante, un grand moment du queer show.

La sublime Sadie Lune
La sublime Sadie Lune

– La bande son est parfaite, un petit bijou de justesse, entre burlesque et mix de boite. J’y ai découvert la voix envoûtante de Sabrina Chap que je vous conseille d’écouter encore et encore…

– DJ Metzgerei, alias Ena Lind, la DJ qui m’a étourdie. C’est bien simple, quand elle est apparue à l’écran, j’ai perdu le son 😉 . Délicieuse délicatesse à l’œil, troublante à en finir muette, cette performeuse joue avec les genres comme on joue aux cartes, avec un naturel désarmant. Je vous préviens tout de suite girlz, j’ai dit prem’s ! Ena Lind, si tu lis ceci (bah …on peut rêver non ? ), j’habite au 47 rue…enfin tu m’envoies un petit message et on s’arrange une rencontre (artistique ? oui aussi…^^)

Ena Lind (j'insiste : j'ai dit prem's!)
Ena Lind (j’insiste : j’ai dit prem’s!)

En résumé, ce petit bijou est un must have, pour la beauté des show, pour la culture, pour réfléchir, s’émerveiller, et pour scander toi aussi :

« Everytime I fuck I win ! »

 

Pour celles/ceux qui veulent se procurer le DVD, c’est ici (shop d’Emilie Jouvet)

Pour celles/ceux que le mouvement intéresse, je ne saurais que trop vous conseiller la visite du site de Annie Sprinkle ici ! (clic), une pionnière du genre.

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