Envies

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Nues-Cathy-Peylan
@Cathy Peylan

Dévorantes, elles sont là, elles m’envahissent, elles me suivent partout…

Approche, viens voir ce dont j’ai envie.

Envie que tu me prennes par la main, dans la rue, n’importe où, parce qu’on s’en fout de ce que les autres disent ou pensent, parce qu’on est plus fortes que ça, parce qu’on est fières d’être ensemble face à eux, comme eux, sans eux…

Envie que tu m’embrasses, à tout moment, n’importe quand, juste parce que tu en aurais envie, et frissonner de tes lèvres soyeuses sur les miennes, qui s’entrouvrent, qui me prennent, sentir ta langue comme on goûte un dessert, de ceux qui laissent longtemps après l’arôme du sucre rose au fond de la gorge…

Envie que tu me déshabilles, là, maintenant, avec l’empressement qui rend maladroit et la lenteur qui fait chavirer les sens, me noyer sous tes mains, trembler sous tes assauts, et tant pis si la porte n’est pas bien fermée, on s’en foutait avant, pas vrai ?

Envie de tes doigts en moi, durs, profonds, ces doigts qui me caressent, qui m’assiègent jusqu’au cœur, en puissants va-et-vient parce que j’aime quand c’est presque brutal, quand c’est rauque comme un vieux jazz et ton regard animal fiché dans le mien quand tu me prends comme ça…

Envie de ta voix dans ma nuque, de tes mots aux épices coulant sur ma nuque, dévalant mes seins, noyant ma fente de verbiage liquoreux, de ces mots sales qu’on prononce dans le creux de l’oreille quand il y a foule autour, de ces mots de débauche prononcés sur un ton anodin, rougissant mes joues et me mettant le feu au ventre…

Envie de ta langue, délicate d’abord, longeant mes lèvres en les frôlant à peine jusqu’à ce que je te supplie, jusqu’à ce que j’exsude l’envie à t’en mouiller les joues, et à ce moment-là seulement, cet instant suspendu, envie de ta langue enroulant mon clitoris, titillant, léchant, agaçant, nuée ardente de sensations, de ta bouche scellée sur ma fente tu me tiens toute entière…

Envie de tes dents, accrochant mon sein, jouant sur le barbel de l’anneau qui y repose, griffant l’aréole qui appelle ta bouche, envie de morsure délicate et sauvage, je suis proie éternelle entre tes bras et je n’attends que ça…

Envie de tes ongles sur mes épaules, glissant sur mes bras, crissant sur mon dos, laissant derrière eux des sillons de luxure comme une dentelle de catin, parce que tu sais que j’adore ça, cette écorchure délicieuse qui fleurit sur mes reins, acide et glacée pendant que tu me mouilles de tes lèvres incandescentes…

Et surtout,

Envie de te prendre, nue entre les draps, superbe et délicate, et de faire exactement ce que tu attends de moi, sans que tu aies à prononcer le moindre mot.
Envie que tu perdes souffle au rythme de ma main en toi, ballottée contre moi, arquée à ma rencontre.
Et quand tu reposeras en travers des draps, magnifiquement éclose, délicieusement endolorie, je te dirai ces mots qu’on répète trop souvent sans y croire : Je t’aime.

2 COMMENTAIRES

  1. waouh trinity…tu ne cessera de m’impressioner et la je parle de la maniere dont tu ecris tu sais dire exactement et avec beaucoup de coeur ce que tu ressens et veux partage… tes textes sont unique je les reconnaitrai entre milles…lol..mais serieux t’es fait pour ça…

    • Merci, ça me touche énormément… Je ne sais pas si je suis « faite pour ça » ou tout simplement faite de ça, mais c’est dans ses lignes là que je suis le plus heureuse 🙂

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