Je vous invite à suivre le second épisode des Chroniques de San Francisco enregistré le 28 décembre 2015 sur Homomicro, la plus ancienne et la plus écoutée émission de radio francophone consacrée à l’actualité de la communauté LGBT.
durée: 6min30
La chronique à lire :
Vu que nous sommes en pleine période de fêtes, je vais vous parler des fêtes aux Etats-Unis et en particulier à San Francisco.
Il y a Halloween, Noël, la St Valentin, la Pride, le 4 Juillet. Pour ce qui est de la Pride, ce n’est pas certain que celle-ci soit aussi grandiose dans toutes les villes des Etats-Unis, par contre pour les autres fêtes, il est possible que le délire délirant de la démesure soit partagé.
Quand je parle de démesure, c’est peut-être même en dessous de la réalité. Car à San Francisco, quand on fête, on fête.
Et même si tu vis dans une cave et que tu sors seulement une fois toutes les deux semaines, il te sera difficile de passer à côté de la “(entre guillemets) fête”.
Tout commence donc début Octobre pour finir mi-Février à la Saint Valentin. Un long tunnel de fêtes, vacances et de jours fériés.
Quand je dis vacances, je rappelle au passage que les Américains ont seulement deux semaines de vacances par an. Donc dès qu’ils ont un week-end de 3 jours, ils appellent ça des vacances. Toi en tant que Français, ça peut te faire sourire au départ, mais au bout de quelques années, tu apprends à apprécier les vacances de 3 jours. Et tu comprends mieux pourquoi tu vois durant tes vacances françaises (5 semaines) des Américains qui passent des vacances américaines (3 jours), te doubler durant la visite de la ruine locale, en marchant vite, voire très vite, histoire d’espérer voir en 3 jours ce que tu verras en 5 semaines. À temporalité différente, allure adaptée.
Donc Octobre, le mois d’Halloween.
Dans les jardins fleurissent des squelettes, des tombes, des têtes coupées, des araignées géantes…. Et plus les maisons sont riches, plus il y a d’argent, plus on cultive le squelette ou le mort vivant et plus ça fait peuuuurrr.
Et le 31 octobre, les morts vivants prennent vie. Le plus impressionnant, ce sont les maisons hantées, haunted house, notez mon accent top classe la west coast. Donc sur la West coast, on dit Haunted house.
Autant mon gamin de 6 ans, totalement inconscient, peut courageusement aller chercher des bonbons au milieu d’adultes à moitié imbibés, déguisés en momies ou mort vivants,
bonbons délicatement déposés sur un plateau pile à hauteur d’une tête fraîchement coupée avec en guise de couvre chef un coutelas savamment planté en travers du crâne, autant tu ne me feras jamais entrer dans une de ces maisons hantées même pour un kilo de « treats » M&Ms, de bonbons ou de Machmalows.
C’est là où tu comprends comment les Américains sont capables de faire des films comme Freddy ou la nuit des morts vivants. On leur injecte ce genre d’images au berceau.
Après Halloween, il y a Thanksgiving. La célébration de la paix et du partage entre Indiens et cowboys conquérants. Genre faisons une grande fête puisque maintenant nous partageons ces terres que l’on vous a piquées à la sueur de notre canon. Allez sans rancunes, serrons-nous la main.
Thanksgiving, « merci de donner », la fête la plus importante pour les familles Américaines. Bien plus importante que Noël.
Et dire que sur les billets de banque est écrit « In god we trust »…
Donc fin Novembre, repas de famille incontournable où l’on consomme les citrouilles d’Halloween qui habillaient les jardins, transformées en tarte. La célèbre tarte de Pumpkin.
Rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme. San Francisco est aussi une ville très célèbre pour ses performances de recyclage. D’ailleurs il me semble qu’un de nos ministres français était venu faire une visite à ce sujet l’année dernière.
Et nous voilà début Décembre. Noël et ses guirlandes lumineuses, ses pères Noël gonflables de 4 à 5 mètres de hauteur. Un peu comme si tout le monde avait à nouveau 5 ans et ne se retenait plus face à tout ce qui brille, clignote, s’illumine. Et l’on s’en donne à cœur joie pour habiller les maisons, même chose que pour Halloween, plus il y a de richesse, plus le délire est grand, tout comme la facture d’électricité qui s’en ressent.
Hong Kong à côté n’a qu’à bien se tenir. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas Hong Kong, disons que cette ville est en mouvement non stop avec des écrans lumineux et sonores de jour comme de nuit, des néons qui te font croire que c’est le jour alors que c’est la nuit et restent allumés le jour au cas où le ciel ne s’assombrisse.
Pour revenir à Christmas à San Francisco, c’est illumination à volonté sur les façades.
À cette période on atteint une sorte d’apothéose de la déco clignotante mais pas que.
Et Castro, le célèbre quartier gay de la ville arbore pour l’occasion un immense – quand je dis immense, comptez à peu prêt la taille d’un bâtiment d’un étage, limite plus haut – un immense sapin de Noël arc-en-ciel.
Si vous voulez un aperçu, j’ai posté une ou deux photo sur la page facebook de Wearelesfilles, une déco de cette ampleur, ça vaut même le coup d’œil. Profitez-en au passage pour liker la page. Je dis ça, je dis rien…
Je vais conclure sur cette note colorée pour vous souhaiter une très bonne fin d’année. En 2016, on embrayera sur la Saint Valentin, ou Valentine’s day qui n’a pas du tout la même signification ici qu’en France. Et puis je vous parlerai de mon expérience rainbow oppressante qui m’est arrivée l’autre jour à Castro justement. Une expérience plutôt inattendue.
Merci à toute l’équipe d’homomicro très bonne année à toutes et à tous !
Ecoutez l’intégralité de l’émission sur Homomicro.
