Oups…

1

Depuis que Microbe est mobile et douée de davantage de réflexion qu’un morceau de far breton, elle possède le don prodigieux de dire, faire ou entendre exactement ce qu’il ne faut pas avec une constante qui frôle l’acharnement.
Cette remarquable capacité d’être systématiquement la touffe de cheveux on the potage nous vaut régulièrement quelques scènes d’anthologie dont la première ligne de dialogue est souvent « oups… »

Cas n°1 : « Papa Uniform Tango Alpha India Novembre, mais d’où elle sait lire celle-là ? »

Ma douce Neo et moi même avons mis au point il y a de cela 3 ans un système digne du code de l’OTAN pour communiquer en la présence des oreilles microbiennes. Non que nous soyons dépositaire de grands secrets d’Etat, mais bon ça peut être pratique de se dire « Au fait pour la visite surprise à Disney la semaine prochaine… » ou dans un autre registre « J’ai envie de toi bébé si ça continue faudra refaire le lino » sans être comprises par les oreilles mineures de la pièce.

Pour se faire, comme tous les parents du monde je pense, nous avons commencé à épeler un mot sur deux de la phrase compromettante, du style « t’as acheté les billets pour D, I, S, N, E, Y ? ».

C’est une technique que je déconseille fortement en cas de guerre car il faut bien avouer que si on gagne en discrétion, la redécouverte des h muets et des doubles consonnes fait que l’on perd réellement en efficacité. Imaginez :
« Sergent, il m’a dit « à l’A, T, A, Q, U, E » mais y’a pas deux « T » à « attaque » ? Si hein ? Hey, toi, le bleu, va me chercher un dico ! Et bah, ils attendront bordel de merde. Tant que t’y est, prends aussi un Bescherelle, j’ai un doute sur le verbe se faire foutre au passé antérieur… »

Bref, non seulement ce code n’est pas accessible aux situations d’urgence, mais en plus nous avions omis un minuscule-ridicule-papier-à-bulles détail : Microbe a appris à lire l’an dernier. Et pas avec la méthode globale, non ! Avec la bonne vieille méthode syllabique et son très fameux B et A = BA. D’où problème. Souci. Catastrophe. Exemple :
« Mamaaaaaannnnnnn ça veut dire quoi « vibro » ? »
Oups…

Cas n°2 : « Chérie ? j’crois qu’on nous observe »

Quand je pense que 2 euros et 70 centimes investis chez Leroy Merlin pour un petit verrou nous aurait évité ça…
Lundi dernier, ma douce Neo et moi-même étions pour le moins occupées à « nous connaître » comme préconisé dans la Bible = à nous jeter l’une sur l’autre, quand tout à coup, une petite voix venue de tout près du lit nous a coupées dans notre élan…

« Neo ! Arrête de faire mal à maman ! »

Oups…
Premier réflexe, humain certes, mais débile avant tout, nous avons arrêté de bouger comme si c’était un T-rex qui était entré discrétos dans notre chambre, partant du principe que ce genre de bestiaux ne voit que les mouvements d’après le très sérieux et on-ne-peut-plus-scientifique film Jurassic Park. Après 15 secondes d’immobilité totale, et en l’absence de grognements suspects, nous avons dû admettre que la créature présentement dans notre chambre n’avait rien d’un gros reptile, mais se trouvait être l’orgueil de mes vieux jours en pyjama Reine des Neiges (oui j’ai craqué, shame on me).
Je vous passerai la discussion foireuse qui a suivi, où j’explique la notion de câlin d’adulte en précisant que ce n’est pas parce qu’on crie qu’on a mal, le tout devant les yeux suspicieux de Microbe qui flaire l’embrouille.

Bouge pas j'te dis, et planque le lub à la pomme d'amour, elle va le sentir !
Bouge pas j’te dis, et planque le lub à la pomme d’amour, elle va le sentir !

Le lendemain, à l’école…
« Et bah moi, ma maman, et bah elle fait des câlins d’adulte à Neo et même qu’elle crie »
Re-oups…

1 commentaire

LAISSER UN COMMENTAIRE