La femme que j’aime, sa dépression et moi

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deprime

Ah, la dépression et les filles… une longue histoire.
Premièrement, souffre-t-elle d’une petite déprime de saison ou d’une dépression costaude ?
Secondo, était-elle dépressive AVANT de te rencontrer ?
Pour t’éviter un moment de gêne (genre, mon dieu c’est donc moi le problème !), je vais tabler sur le fait que ta femme avait le moral dans les chaussettes depuis longtemps et que ce n’est pas à cause de l’automne.
Et là c’est le drame.

Je ne veux pas que tu déprimes ma louloute, pourtant l’amour n’est pas le remède à tout.
Le manque de confiance en soi et la tristesse profonde ne peuvent pas se guérir uniquement grâce aux bons sentiments. Même s’ils valent mieux qu’une tarte dans les dents naturellement.
L’absence de volonté à vivre pleinement est un trouble mental, une putain de maladie, pas un rhume de mamie. La vraie dépression, celle qui vous plombe, on s’en débarrasse pas avec une soupe aux choux et un gros bisou.

Quand on en souffre, sortir de chez soi devient aussi difficile que de grimper le Mont Blanc en tongs.

Dans ces conditions, aimer ta chérie, lui vouloir du bien et être là pour elle est un bon début. Elle doit pouvoir compter sur toi. Sois une épaule, une oreille, puis une bouche, une main… Je ne te fais pas un dessin, je sais pas où j’ai mis mon crayon.
Question libido justement, tu risques de déchanter grave. Surprise du chef, l’absence d’envie fait souvent partie du package !

Malgré tout, accroche-toi. Tu es une chance pour elle.
Compréhension et patience sont tes armes. Pousse-la à s’ouvrir, à parler en toute confiance, sans jugement. Et marrez-vous surtout, c’est le meilleur des médocs.
En tant qu’amoureuse, use de tendresse… et de poigne aussi. SM soft hein. Déboiter une épaule n’a jamais soigné la dépression. Enfin je crois.
Tiens bon face à ces arguments foireux pour ne pas mettre le nez dehors, sans t’énerver. Prends de la distance parfois, malgré ses plaintes, pour qu’elle se retrouve, pour ne pas que tu t’oublies. Trouve l’équilibre entre présence rassurante et trop infantilisante. Reste proche sans l’étouffer. Rappelle-toi que t’es sa femme, pas sa mère.

Si ça dure et si tu choisis de le vivre auprès d’elle, ne restez pas seules. Faites de la place aux autres : aux amis, à la famille, au médecin, au psy. Prenez cette aventure comme une grosse partouze. Au départ on est pas super emballée, pis finalement…
Sans rire, ouvrez-vous. Vous n’allez pas survivre sinon. La dépression enferme alors qu’il y a des solutions : l’écoute, les sorties, et puis les thérapies, les antidépresseurs. Pas de honte avec ça, ils n’existent pas pour les chien(ne)s !

D’ailleurs, je pense à un truc. À notre époque merveilleuse, Internet est ton ami. Sur la toile fleurissent désormais quelques sites traitant de la médecine gay-friendly. Généralistes, gynécologues, psy, etc. Plus d’excuse pour rester avec sa souffrance les filles, quelle qu’elle soit.

diXie

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