« On a toutes des copines qui se disent hétéros et qui sont pourtant tellement lesbienne dans leur comportement. Et tu te dis – mais quand est-ce qu’elle s’en rendra compte ? – Quels sont tes trucs à toi, pour la mettre dans le droit chemin ? »

Sommaire de l’énervement programmé en 3 phases :

– Qu’est-ce qu’un comportement lesbien ?
– Pourquoi un comportement n’appartiendrait qu’à un groupe d’individus ?
– Ne devrait-on pas laisser le concept de droit chemin dans le caniveau ?

Le comportement lesbien au rapport

Les copines au comportement sus-cités, je ne les connais pas. J’ai des amies aux cheveux courts ou longs, qui savent ou non bricoler, qui jouent ou non au foot, qui s’habillent comme elles veulent, maquillage en option, etc.
Il me semble que ces femmes ont le droit de vivre comme elles le souhaitent. Aucun « comportement » n’est plus homo que hétéro. Sinon il s’appelle « préjugé ».

Cette question est posée par une lesbienne. Maintenant, imaginez 2 secondes qu’elle soit posée par une hétéro. Ou pire, un homme. Brrrr.

Un comportement par groupe ?

Un comportement déterminerait donc ton groupe socio-culturel.
Ben oui, si tu te comportes comme une nana qu’a pas besoin d’un mec pour ouvrir sa pom’pote, sapée à la va-comme-je-te-pousse et peignée comme un dessous de bras, t’étonnes pas qu’on te prenne pour une lesbienne.
À l’inverse, si tu cries comme une blogueuse mode dès que tu te pètes un ongle, que tu connais mieux les galeries Lafayette que les couloirs de la Sorbonne et que tu bois du kir pêche, dommage tu es hétéro.

C‘est pourtant facile de ne pas confondre une lesbienne et une hétérote : l’une conduit comme un pied, l’autre se déplace en licorne. C’est pour ça que notre brushing fout le camp. CQFD.

Le droit chemin DTC

Qu’est ce que le droit chemin mes petits loulous ?
Ce n’est pas un chemin de traverse, encore moins celui qui sent la noisette. Non, ça c’est réservé à Francis Cabrel, aux éleveurs de brebis, aux adeptes de l’école buissonnière ou au mec de Man VS Wild bien sûr.

Le droit chemin c’est la route toute tracée qui n’autorise aucun écart. C’est la rocade de la zone commerciale qu’empruntent tous les gens sans rêves. C’est une autoroute grise de certitudes bétonnées qui conduit à la maison de retraite les pieds devant.

Le droit chemin est une expression à bannir tant elle est employée par ceux qui voudraient nous redresser, nous les perdus du genre. On va quand même pas forcer les autres à suivre un fil quand on tente nous-même de filer à l’anglaise ? On va pas tirer un trait sur notre liberté et la leur non ?

Laissez par pitié les gens s’égarer, se promener dans la vie, picorer les petits bonheurs et les déceptions probables, les bonnes et les mauvaises rencontres.

Il faut toujours faire ses propres expériences pour trouver sa voie.

Conclusion intestinale

Être lesbienne ce n’est évidemment pas juste une question de comportement, d’attitude, de style.
Placer les personnes dans des cases parce qu’elles portent une chemise à carreaux (Serait-ce une bûcheronne ?) ou qu’elles sont plus à l’aise pieds nus qu’en talon (serait-ce Yannick Noah ?) est une connerie que je laisse aux DRH.

Mes copines peuvent être tranquilles et se mettre à couper des arbres en chantant Saga Africa. Je ne m’occuperai pas de leur dire avec qui coucher. Ça ne m’empêchera pas pour autant d’être là pour les conseiller sur demande express de leur part (cœur avec les doigts les meufs, je vous aime !)

L’amitié chez moi s’arrête à la porte de la chambre. Oui je sais ça peut paraître vieux jeu. Ça tombe bien j’adore jouer à la crapette. Tiens, serais-je une collégienne ?